Italie fin des années cinquante. Le jeune Dickie Greenleaf mÚne la dolce vita grùce à la fortune de son pÚre, en compagnie de Marge Sherwood. PlutÎt irrité par son comportement irresponsable, Herbert Greenleaf, riche armateur, demande à Tom Ripley de ramener son fils en Amérique. Tom découvre un monde éblouissant, qu'il ne soupçonnait pas. Il ira jusqu'au
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Lhistoire de l'initiation sensuelle et amoureuse d'un adolescent de 15 ans par une femme de 35 ans, dans la République fédérale allemande des années 1950. Hanna a secouru Michael dans la rue
Fiche identitĂ© Titre du livre Le talentueux M. Ripley Auteur Patricia Highsmith Nombre de pages 318 Ădition Le livre de poche RĂ©sumĂ© Tom Ripley est contactĂ© par M. Greenleaf, un riche homme dâaffaires. Ce dernier lui propose dâaller en Europe voir son fils Richard â pour qui il est une vague connaissance â afin de le convaincre de rentrer aux Etats-Unis. Tom arrive sur place et se lie dâamitiĂ© avec Dickie, mais un plan machiavĂ©lique commence Ă se former dans sa tĂȘte. Avis Voici un livre qui se situe Ă la frontiĂšre de plusieurs genres on le qualifie de roman policier mais je trouve quâil tend plus sur lâanalyse psychologique du principal personnage principal qui est Tom Ripley. Alors qui est-il et pourquoi daigner Ă sâintĂ©resser Ă lui pendant trois cent pages ? Câest un jeune homme fade qui vit de petites arnaques sans grande consĂ©quence. Sa rencontre avec M. Greenleaf va donner un nouvel essor Ă sa vie un voyage tout frais payĂ© en Italie pour convaincre Dickie de revenir aux Ătats-Unis. Tom essaie de gagner lâamitiĂ© de Dickie mais ces tentatives sont floues, empreintes parfois dâune pointe dâhomosexualitĂ©. Marge, une amie de Dickie ne lâapprĂ©cie guĂšre. Finalement, les deux se dĂ©tachent lentement de lui. Câest ainsi que germe dans son esprit lâidĂ©e de tuer Dickie. On sent ici le poids dâune double personnalitĂ©. Ătre Dickie pour Tom câest avoir de lâargent, de lâassurance dans ses maniĂšres, de lâarrogance, mener cette vie dorĂ©e dont il rĂȘvait tant en voyageant dans toute lâEurope. Redevenir Tom câest ĂȘtre le petit gars effacĂ©, amer et sans le sou dâavant. Pourquoi donc ne pas dĂ©sirer ce changement quel que soit le risque Ă courir ? A mes yeux, Tom est un personnage Ă©trange et troublant. Est-il aussi manipulateur quâil le prĂ©tend ou bien les circonstances ont-ils jouĂ© en sa faveur ? Il y a eu quand mĂȘme deux ou trois dĂ©rapages qui ont failli le perdre, si ce nâest lâaveuglement et la stupiditĂ© de la police italienne, des amis et de la famille de Dickie. En somme je trouve que le mĂ©canisme quâil a utilisĂ© est simple, dangereux mĂȘme et seule sa chance inouĂŻe lâa prĂ©servĂ©. Moi qui mâattendais Ă un scĂ©nario incroyable, jâai lâimpression que la rĂ©putation de ce roman est un peu surfaite. Le style dâĂ©criture est agrĂ©able mais il y a quand mĂȘme quelques longueurs qui viennent Ă©touffer le suspens. Lâauteur Ă©tire au maximum son rĂ©cit, dĂ©veloppe de long en large la personnalitĂ© de Tom et ses actes et pensĂ©es mais câest long. Bon, câest une lecture moyenne, pas trĂšs palpitante. Bof, sans plus quoi ! Jouantsur la fragilitĂ© et les dĂ©sirs Ă©garĂ©s des protagonistes, sensible, Le talentueux Mr Ripley Ă©meut et passionne. Le film de Minghella et celui de RenĂ© ClĂ©ment sont donc tout Ă fait complĂ©mentaires et procurent des sensations et Ă©motions distinctes. Film sorti en 2000. Disponible en DVD et sur NetflixLes cinĂ©philes français connaissent mieux la premiĂšre adaptation. Câest lâextraordinaire Plein soleil de RenĂ© ClĂ©ment, avec Alain Delon, Marie LaforĂȘt et Maurice Ronet 1960 9/10 Ces deux films, je les ai vu il y a assez longtemps. Ils sont basĂ©s sur une histoire intĂ©ressante. Confer le roman de Patricia Highsmith, Monsieur Ripley 1955. Au centre, il sâagit dâun jeune homme solitaire Delon puis Matt Damon qui commet une vĂ©nielle usurpation dâidentitĂ©, afin de voler quelques sous. Mais comme la chose est facile, il se laisse aller Ă en faire toujours plus. Et pour tenter de masquer ses mĂ©faits, il finit par sombrer dans une escroquerie meurtriĂšre. Le processus est inexorable. Il ne va pas chercher trĂšs loin. La victime est son riche ami Maurice Ronet puis Jude Law. Une personne solaire, insolente, et qui a tous les atouts. Il sâagit de prendre sa place, ses papiers, ses habits, Ă des endroits stratĂ©giques oĂč on ne le connaĂźt pas. Bien entendu, le malfaiteur prĂ©fĂ©rerait ne pas se faire prendre. Il ne crache pas sur les avantages obtenus. Câest Ă dire principalement de lâadrĂ©naline et la puissance de lâargent. Il apprend son mĂ©tier » avec le temps. Il pense aussi rĂ©gler ses comptes avec les puissants. Cette caste un peu imaginaire, dont il pense que ses membres lâont toujours dominĂ©, dĂ©daignĂ© et Ă©crasĂ©. Les humbles envieux ont tendance Ă grossir le trait. Ces Ă©ternels insatisfaits, croient dur comme fer, quâil nây a de vraie vie, quâau sommet de la pyramide. Ils sont dans un schĂ©ma simpliste qui ne voit de valeurs, que dans le pouvoir. Ils ne rĂ©flĂ©chissent quâen termes de soumission ou de domination. Il va donc dâune part tenter de se glisser parmi eux, ce qui lui permet, pense-t-il, dâĂ©chapper Ă leur tutelle, voire dâexercer son mĂ©pris Ă son tour. Et dâautre part, il met cette bombe Ă retardement du faussaire, qui explosera Ă la figure et ridiculisera ces notables, qui ont cru Ă son personnage. Mais quelque part, il y a aussi un consentement au glissement, qui est bien perceptible. Le gouffre lâattire presque autant que la lumiĂšre. Les deux vont de paire et semblent se renforcer lâun lâautre. Plus il vole, plus il se rapproche dâune fin annoncĂ©e. Il ne fait pas grand-chose contre. Un ressort complexe se cache lĂ derriĂšre. Câest fait dâenvies diverses et troubles. On peut y voir un mĂ©lange complexe, mais assez commun, de bassesse, de faiblesse, de lĂąchetĂ©, de cupiditĂ©, de jalousie, de crapulerie, de canaillerie, de dĂ©fi, de fanfaronnade, de narcissisme⊠Il semble bien que ce malfaisant se mette en scĂšne lui-mĂȘme. Il se plaĂźt sans doute Ă ĂȘtre son propre spectateur. Câest une personnalitĂ© dont la mĂ©diocritĂ© fait sa force. Ce terne prĂ©dateur occasionnel, parvient Ă se faufiler, car sa petitesse le rend presque insoupçonnable. Il nây a guĂšre de ruses lĂ derriĂšre, mais de simples opportunitĂ©s. Et donc au final ce genre de personnage de peu dâenvergure, finit forcĂ©ment par se faire prendre. Et peut-ĂȘtre quâau fond de lui-mĂȘme, il nâest pas si mĂ©content que cela quâon lâattrape. En tout cas, tant quâil peut tenir ce rĂ©cit oĂč il sâattribue le beau rĂŽle. On se doute que la case prison va le faire revenir brutalement sur terre. Les films et le livre font mention de la sexualitĂ©. Et donc il y a une femme clef dans lâhistoire Marie LaforĂȘt puis Gwyneth Paltrow. Elle aurait du ĂȘtre la future Ă©pouse de la victime. Certes, elle fait partie aussi de ce bouquet des jalousies multiples, qui aveugle le voleur avide. Mais, dans le film, elle plus lĂ pour tenter de dĂ©masquer le vilain, que pour ĂȘtre lâobjet direct de sa convoitise. Elle lâaccable mĂȘme, en Ă©voquant sa possible homosexualitĂ©. Je ne sais pas ce quâil en est dans la vraie vie, pour ce type de personnage isolĂ©. Je ne pense pas, quâen gĂ©nĂ©ral, cette composante sexuelle, soit centrale. Et elle pourrait ĂȘtre empreinte dâune certaine perversitĂ©. Mais en fait je nâen sais rien. Ce serait une question intĂ©ressante Ă Ă©lucider. Cela ne peut lâĂȘtre bien sĂ»r, quâau cas par cas. Il y a quelque chose de dĂ©sespĂ©rĂ© et triste chez ces gens lĂ . On est aux antipodes des vrais escrocs, qui ont tout intĂ©rĂȘt Ă ĂȘtre des personnages rusĂ©s, convaincants et dâapparence sympathique. il faut voir du cĂŽtĂ© de ArrĂȘte-moi si tu peux avec Di Caprio Le personnage principal vole un riche. Parce quâil est riche et parce quâil est Ă sa portĂ©e. Sans doute se sent-il moins responsable de ce fait. Dâautres ont tentĂ© de minimiser leurs mĂ©faits parce quâil sâagissait dâune banque ou dâune entreprise ont rarement Ă lâesprit, la gravitĂ© de la spoliation dâun bien commun. Et cela pourrait se nommer de la psychopathie sociĂ©tale. Câest Ă dire lâabsence de remords, quand il sâagit de la prĂ©dation du patrimoine collectif. Ils ne voient pas le mal. Sans doute se disent-ils que tous les employĂ©s font peu ou prou la mĂȘme chose. Certains nâemprunteront » quâun stylo bille, mais eux le font Ă leur Ă©chelle. Il faudrait pouvoir leur dire, quâau contraire, au lieu de voler une personne, ils en volent dâun coup infiniment nâest pas la banalitĂ© du mal », mais la mĂ©diocritĂ© du mal. Dans les typologies anciennes, on ne sâembarrassait pas trop de psychologie, on les appelait simplement des minables. Et pourtant Ă bien y regarder, on peut se surprendre Ă espĂ©rer, ne fusse quâun instant, que Delon ou Damon, ne se fasse pas prendre. Serait-ce la preuve quâil y aurait quelque chose de nous tous, lĂ dedans ?
LA VICTIME DĂSIGNĂE La Vittima designata rĂ©alisĂ© par Maurizio Lucidi, disponible en DVD et Blu-ray chez TomĂĄs MiliĂĄn, Pierre ClĂ©menti, Katia Christine, Luigi Casellato, Marisa Bartoli, Ottavio Alessi, Alessandra Cardini, Christina MĂŒller, Enzo Tarascio, Carla Mancini, Bruno BoschettiâŠScĂ©nario Augusto Caminito, Fulvio Gicca, Maurizio Lucidi, Fabio Carpi, Luigi Malerba, Aldo Lado & Antonio TroisoPhotographie Aldo TontiMusique Luis Bacalov & New TrollsDurĂ©e 1h40Date de sortie initiale 1971LE FILMPublicitaire Ă la tĂȘte dâune entreprise lucrative, Stefano Argenti serait un homme heureux si sa femme, Louisa, dĂ©pressive et possessive, ne lâempĂȘchait de rĂ©aliser une excellente opĂ©ration en vendant sa sociĂ©tĂ© contre une forte somme dâargent. Cette derniĂšre est en effet enregistrĂ©e au seul nom de Louisa. Stefano se console dans les bras de sa maĂźtresse, la modĂšle Fabienne. En escapade amoureuse Ă Venise, le couple dâamants rencontre un Ă©trange dandy, le comte Matteo Tiepolo, qui devient rapidement un ami trĂšs proche et intime de Stefano. Un jour, Matteo lui propose un marchĂ© il tue Luisa si celui-ci assassine son frĂšre, une brute qui le tyrannise. EffrayĂ©, Stefano refuse son offre. Mais Matteo rĂ©vĂšle Ă Luisa que son mari la trompe mais quâil dĂ©tourne Ă©galement lâargent de son entreprise. AprĂšs une dispute avec Stefano, Luisa est retrouvĂ©e morte. Matteo, qui lâa tuĂ©e, demande Ă Stefano de bien vouloir remplir sa part du marchĂ©, Ă savoir tuer son frĂšreâŠVoilĂ un giallo, ou plus prĂ©cisĂ©ment un thriller psychologique dont nous nâavions jamais entendu parler ! Nous devons cette rĂ©surrection Ă un nouvel Ă©diteur vidĂ©o indĂ©pendant, qui vient de sâinstaller sur la scĂšne française, Frenezy. Pour lâune de ses deux premiĂšres sorties, lâĂ©diteur a misĂ© sur La Victime dĂ©signĂ©e â La Vittima designata, rĂ©alisĂ© par un certain Maurizio Lucidi durant lâhiver 1970-71. Et autant le dire immĂ©diatement, câest une belle baffe. TrĂšs largement inspirĂ© par LâInconnu du Nord-Express â Strangers on a Train dâAlfred Hitchcock, sorti vingt ans auparavant, lui-mĂȘme tirĂ© en partie du premier roman policier de Patricia Highsmith, La Victime dĂ©signĂ©e compte pas moins de sept scĂ©naristes, parmi lesquels se distinguent forcĂ©ment le mythique Aldo Lado Je suis vivant !, La BĂȘte tue de sang froid, Augusto Caminito Qui a tuĂ© le chat ? de Luigi Comencini, qui produira The King of New York dâAbel Ferrara, Antonio Troiso Le Couteau de glace dâUmberto Lenzi, Les SorciĂšres du bord du lac de Tonino Cervi, ainsi que Fulvio Gicca Palli Confession dâun commissaire de police au procureur de la RĂ©publique de Damiano Damiani. Cette impressionnante somme de talents dĂ©bouche sur une histoire passionnante et anxiogĂšne, qui tient en haleine du dĂ©but Ă la fin et plonge les spectateurs dans une atmosphĂšre poisseuse et pessimiste, renforcĂ©e par une magistrale utilisation des dĂ©cors naturels, de Milan Ă Venise, en passant par le Lac de CĂŽme. Et puis La Victime dĂ©signĂ©e rĂ©unit aussi deux immenses comĂ©diens, qui venaient alors de se croiser lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente sur Les Cannibales â I Cannibali de Liliana Cavani, TomĂĄs QuintĂn RodrĂguez alias TomĂĄs MiliĂĄn qui pousse Ă©galement la chansonnette dans le gĂ©nĂ©rique de fin et Pierre ClĂ©menti, qui livrent deux prestations extrĂȘmement troublantes, magnĂ©tiques et exceptionnelles. Nâattendez plus et jetez-vous sur ce joyau jaune ». Stefano, un publicitaire milanais dâorigine vĂ©nĂ©zuĂ©lienne, est en mauvais termes avec sa femme Luisa. Un jour, lors dâun voyage Ă Venise avec sa maĂźtresse Fabiane, il rencontre un mystĂ©rieux personnage, le jeune comte Matteo Tiepolo qui, peu Ă peu, sâinsinue dans sa vie. Matteo propose Ă Stefano un pacte dictĂ© par lâamitiĂ© » il tuera sa femme si Stefano tue son frĂšre. Lâhomme nâa pas lâintention dâexĂ©cuter le plan, mais, lorsque sa femme meurt rĂ©ellement, Stefano se rend compte que le comte a nĂ©anmoins exĂ©cutĂ© ce quâil avait proposĂ©. Stefano se rend Ă Venise oĂč le comte propose de lâexonĂ©rer en acceptant de tuer son frĂšre, en lui tirant dessus depuis la basilique de Santa Maria della Salute avec un fusil de sniper quâil trouvera dans la consigne Ă bagages dâun garage. SuspectĂ© par la police et piĂ©gĂ© par Matteo, Stefano dit la vĂ©ritĂ©, mais nâest pas cru et au final il nâa quâĂ faire sa part pour rembourser sa Victime dĂ©signĂ©e est sans nul doute lâoeuvre la plus commentĂ©e et la plus valorisĂ©e du rĂ©alisateur Maurizio Lucidi 1932-2005, qui aura pourtant signĂ© une trentaine de films et tĂ©lĂ©films en prĂšs de quarante ans. Câest tout dâabord comme monteur quâil fait ses classes au cinĂ©ma, chez Alberto Cavalcanti Les Noces vĂ©nitiennes, Giorgio Bianchi En avant la musique, Vittorio Cottafavi Les Cent Cavaliers, Luigi Vanzi Un dollar entre les dents, Dino Risi Le Fanfaron, Les Monstres, oĂč son savoir-faire et son efficacitĂ© font lâunanimitĂ© auprĂšs de ses confrĂšres. AprĂšs avoir assistĂ© rien de moins que Pier Paolo Pasolini sur LâĂvangile selon saint Matthieu â Il vangelo secondo Matteo 1964, Maurizio Lucidi, sous le pseudonyme de Maurice A. Bright passe derriĂšre la camĂ©ra et signe quasiment simultanĂ©ment un pĂ©plum Le DĂ©fi des gĂ©ants â La Sfida dei giganti avec Reg Park et un western Mon nom est PĂ©cos â 2 once di piombo dans lequel il dirige Robert Woods. Il continue ainsi dans le domaine de lâOuest AmĂ©ricain », avant de passer au film de guerre il faut bien suivre les modes et les goĂ»ts changeants des spectateurs, avec Les HĂ©ros ne meurent jamais â ProbabilitĂ zero 1969, avec Henry Silva et dâaprĂšs une histoire de Dario Argento, et le mĂ©connu Hamisha Yamim BâSinai, avec Franco Giornelli. DĂ©but des annĂ©es 1970, le giallo explose et remplit les salles du monde entier. Câest lĂ que dĂ©boule La Victime dĂ©signĂ©e, qui sort en Italie le 22 avril 1971, tandis que lâHexagone devra attendre aoĂ»t 1974 pour que le film de Maurizio Lucidi soit exploitĂ©, uniquement en version française et dans un montage raccourci dâune bonne dizaine de le nom de Patricia Highsmith nâest pas crĂ©ditĂ©, on retrouve pourtant certains motifs propres Ă son univers, dĂ©jĂ bien prĂ©sents dans LâInconnu du Nord-Express dâAlfred Hitchcock, mais aussi dans Plein soleil de RenĂ© ClĂ©ment et donc forcĂ©ment dans Le Talentueux Mr. Ripley â The Talented Mr. Ripley dâAnthony Minghella, notamment cette homosexualitĂ© latente entre les deux personnages masculins principaux. A ce titre, la tension sexuelle entre Stefano et Matteo est flagrante dĂšs leur rencontre, impression appuyĂ©e Ă chaque fois quâils se font face, le cadre les rapprochant alors sans cesse, jusquâĂ un point oĂč lâon se demande sâils ne vont pas passer Ă lâacte et finir par sâembrasser. Visiblement trĂšs complices depuis Les Cannibales, ayant un grand respect lâun pour lâautre, TomĂĄs MiliĂĄn et Pierre ClĂ©menti semblent prendre beaucoup de plaisir Ă se donner Ă nouveau la rĂ©plique, avec un naturel confondant. Le premier entre Beatrice Cenci et La Longue nuit de lâexorcisme de Lucio Fulci, habituĂ©, ou plus prĂ©cisĂ©ment souvent cataloguĂ© dans des rĂŽles explosifs, est ici trĂšs attachant dans la peau du pauvre mec castrĂ© par sa femme, qui nâa vraiment pas de chance et qui nâen bĂ©nĂ©ficiera jamais, qui sâest toujours laissĂ© marcher sur les pieds et qui en tentant dâinverser cette tendance ne fera quâempirer la situation. Le regard baissĂ©, traĂźnant presque des pieds, le regard paumĂ© et inĂ©luctablement rĂ©signĂ©, Stefano va toutefois se laisser sĂ©duire par le charme vĂ©nĂ©neux, le charisme, la douceur et les mots de dernier est donc interprĂ©tĂ© par le français Pierre ClĂ©menti, alors trĂšs demandĂ© au cinĂ©ma, puisquâil venait dâenchaĂźner les rĂŽles chez Michel Deville Adorable Menteuse, Benjamin ou les MĂ©moires dâun puceau, Luchino Visconti Le GuĂ©pard, Luis Buñuel Belle de jour, La Voie lactĂ©e, Costa-Gavras Un homme de trop, Sergio Corbucci LâHomme qui rit, Bernardo Bertolucci Partner, Le Conformiste et Pier Paolo Pasolini Porcherie, tout en passant lui-mĂȘme derriĂšre la camĂ©ra pour quelques films underground, libertaires et psychĂ©dĂ©liques. Avec sa beautĂ© ombrageuse, Matteo annonce Ă©trangement le Lestat dâEntretien avec un vampire de lâĂ©crivaine Anne Rice qui paraĂźtra cinq ans plus tard, ainsi quâen raison de la sensualitĂ© homo-Ă©rotique entre les deux protagonistes. MĂȘme chose, les mimiques, les tics et la nature maniĂ©rĂ©e de Matteo, certains costumes, les regards ambigus, la violence sous-jacente, les gestes esquissĂ©s ou non envers Stefano qui se dĂ©crit comme un ĂȘtre romantique, rappellent furieusement lâinterprĂ©tation de Tom Cruise dans le film de Neil Jordan. Impossible pour le cinĂ©phile de ne pas y penser. Aux deux acteurs virtuoses, se joignent la belle rousse nĂ©erlandaise Katia Christine vue dans le segment de Louis Malle dâHistoires extraordinaires, Marisa Bartoli impeccable dans le rĂŽle de lâĂ©pouse devenue gĂȘnante et Alessandra Cardini Chronique dâun homicide de Mauro Bolognini, marquante dans celui de lâintrigante Christina, qui changera son fusil dâĂ©paule en devenant crĂ©atrice de costumes pour le lâon ajoute Ă cela lâexcellence de la mise en scĂšne ainsi quâun final quâon nâest pas prĂȘt dâoublier, un montage parfaitement calibrĂ© dâAlessandro Lucidi frĂšre du cinĂ©aste, une musique enivrante et entĂȘtante de Luis Bacalov et les New Trolls groupe de rock progressif italien, une splendide photographie hivernale et glacĂ©e dâAldo Tonti Cosa Nostra de Terence Young, Belfagor le Magnifique dâEttore Scola, Barabbas de Richard Fleischer, Europe 51 de Roberto Rossellini, qui annonce celle de Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg et celle dâĂmes perdues de Dino Risi, ainsi que la fouille paranoĂŻaque dâun logement qui anticipe celle du personnage de Gene Hackman Ă la fin de Conversation secrĂšte, La Victime dĂ©signĂ©e peut se targuer de trĂŽner parmi les meilleurs gialli des annĂ©es 1970. Pas plus, pas Ă Frenezy, dont nous accueillons les deux premiers titres, La Victime dĂ©signĂ©e de Maurizio Lucidi et Texas Adios de Ferdinando Baldi. Un giallo et un western qui seront bientĂŽt rejoints par un titre Horreur Dans les replis de la chair â Nelle pieghe della carne de Sergio Bergonzelli et un titre Mafia inconnus pour le moment. InĂ©dit en France, La Victime dĂ©signĂ©e est prĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois dans sa version intĂ©grale. La galette HD repose dans un boĂźtier classique de couleur noire, glissĂ© dans un fourreau cartonnĂ© Ă dominante jaune couleur reprise pour la sĂ©rigraphie du disque. Le visuel est superbe, uniquement centrĂ© sur la magnifique Katia Christine. A noter que la jaquette est rĂ©versible et que le verso prĂ©sente cette fois les deux tĂȘtes dâaffiche. A vous de choisir ! Le menu principal est animĂ© et sâest tournĂ© vers Jean-François Rauger pour nous prĂ©senter La Victime dĂ©signĂ©e 26â. Le directeur de la programmation Ă la CinĂ©mathĂšque française ne manque pas dâarguments pour mettre en valeur ce film singulier Ă plus dâun titre, la seule Ćuvre notable de son rĂ©alisateur [âŠ] une variation de LâInconnu du Nord-Express dâAlfred Hitchcock ». Celui-ci revient sur la carriĂšre de Maurizio Lucidi, met en relief la qualitĂ© du film qui relĂšve dâune alchimie miraculeuse », avant dâĂ©voquer les scĂ©naristes dont Aldo Lado, probablement Ă lâorigine de la dimension morbide du rĂ©cit, les Ă©lĂ©ments qui font de La Victime dĂ©signĂ©e un film un peu inclassable, Ă la fois ambitieux et personnel ». Le casting, la sortie française, les lieux de tournage, les partis-pris et les intentions du rĂ©alisateur, la psychologie des personnages et leurs rapports, la dimension homosexuelle de leur relation, le motif du double, sont autant de thĂšmes abordĂ©s au cours de cette intervention Ă©videmment passionnante et Ă ne visionner quâaprĂšs avoir vu le est ensuite allĂ© Ă la rencontre de Louis de Ny, Ă©crivain, musicologue Ă©mĂ©rite et historien du rock progressif italien, courant musical sur lequel il a Ă©crit plusieurs livres 16â, Le Petit monde du rock progressif italien â Une discographie amoureuse 2015 et PlongĂ©e au coeur du rock progressif italien â Le Théùtre des Ă©motions 2018, en collaboration avec Patrick Djivas . Ce spĂ©cialiste propose en un peu plus dâun quart dâheure de restituer la bande originale de Luis Bacalov dans le contexte de son mouvement musical, puis analyse dans un second temps trois extraits du film. Vous saurez donc tout ou presque, tant le sujet est dense sur la carriĂšre de Luis Bacalov et les New Trolls, leurs albums, leurs 45 tours, leur singularitĂ© et la partition de La Victime dĂ©signĂ©e, qui participe Ă la grĂące, Ă la beautĂ© Ă la noblesse dramatique du film ».Le segment intitulĂ© Retour Ă Venise 12â sâavĂšre une analyse pertinente de lâhistorien du cinĂ©ma Rosario Tronnolone. Pas ou peu de redondances avec ce qui a Ă©tĂ© avancĂ© par Jean-François Rauger en dĂ©but de programme. Il sâagit ici dâun retour Ă la fois sur le fond et sur la forme, Rosario Tronnolone revient sur les lieux de tournage, le casting on apprend que Pierre ClĂ©menti est doublĂ© en italien par Giancarlo Giannini, la psychologie des personnages, la compression et la dilatation du temps hĂ©ritĂ©s dâAlfred Hitchcock LâInconnu du Nord-Express est aussi Ă©voquĂ©, le jeu sur les couleurs, et dâautres fournit ensuite une bonne poignĂ©e de scĂšnes coupĂ©es et alternatives 16â. Une reconstruction de scĂšnes issues dâun montage alternatif du film, rĂ©alisĂ© Ă partie des meilleures sources accessibles » indique la jaquette. Seize minutes composĂ©es ainsi Stefano et Matteo en deux parties, Stefano soigne Matteo, Stefano consulte son banquier, Stefano et Cristina en deux parties, Stefano retourne dans sa villa version musicale alternative avec la chanson My shadow in the dark entonnĂ©e par TomĂĄs MiliĂĄn lui-mĂȘme, et version musicale du film, Stefano rĂ©cupĂšre son fusil. Quelques dialogues additionnels par ci, une scĂšne rallongĂ©e par lĂ , ou tout cela combinĂ©, ce genre de supplĂ©ment est habituellement difficile Ă saisir devant lâabsence dâexplication quant Ă leur rejet. Une fois nâest pas coutume, nous trouvons avant chaque sĂ©quence un panneau explicatif, qui replace la scĂšne dans son contexte, ainsi que la diffĂ©rence avec ce qui a finalement Ă©tĂ© conservĂ© au montage se clĂŽt sur les bandes-annonces de La Victime dĂ©signĂ©e, Dans les replis de la chair et Femina Ridens â Le Duo de la et le sonUn panneau indique que la restauration 4K de La Victime dĂ©signĂ©e a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par la CinĂ©mathĂšque de Bologne, en collaboration avec Surf Films, Ă partir dâun CRI Color Reversal Intermediate. Jusquâici indisponible en France, La Victime dĂ©signĂ©e est donc le premier titre Ă©ditĂ©e par Frenezy, prĂ©sentĂ© en version intĂ©grale, en DVD et en Blu-ray 1080p ! La Vittima designata bĂ©nĂ©ficie dâun superbe transfert, qui respecte le grain original, trĂšs bien gĂ©rĂ©, y compris sur les nombreuses sĂ©quences sombres. La dĂ©finition est solide comme un roc. Le master 16/9 compatible 4/3 trouve dâemblĂ©e un Ă©quilibre fort convenable et restitue les trĂšs beaux partis-pris esthĂ©tiques du directeur de la photographie Aldo Tonti Ashanti de Richard Fleischer, RenĂ© la Canne de Francis Girod, Brancaleone sâen va-t-aux croisades â Brancaleone alle crociate de Mario Monicelli. Glaciale, poisseuse, sombre, lâatmosphĂšre du film trouve un Ă©crin exceptionnel en Haute-DĂ©finition, avec des contrastes Ă©lĂ©gants, des noirs denses. La copie affiche une propretĂ© ainsi quâune stabilitĂ© jamais prises en dĂ©faut on oublie un poil camĂ©ra lors de la scĂšne oĂč Stafano soigne Matteo Ă la vodka, tout comme les fondus enchaĂźnĂ©s qui restent fluides et nâentraĂźnent aucun dĂ©crochage chromatique. Les sĂ©quences diurnes sont lumineuses Ă souhait avec un piquĂ© plus acĂ©rĂ© et des dĂ©tails plus flagrants, Ă lâinstar des doigts jaunis par la nicotine de TomĂĄs propose en option La Victime dĂ©signĂ©e dans sa version courte 89â, qui saura ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e par celles et ceux qui avaient dĂ©couvert ainsi le film de Maurizio Lucidi dans nos contrĂ©es en 1974. Si votre choix se porte sur la version intĂ©grale, la VF est Ă©galement de mise, mais forcĂ©ment Ă trous », les scĂšnes nâayant jamais Ă©tĂ© doublĂ©es passant automatiquement en VOSTF, comme certains dialogues jugĂ©s probablement trop explicites ». Dans les deux cas, les pistes PCM installent un confort acoustique convaincant, plus Ă©vident en italien, oĂč la musique lancinante possĂšde plus de relief. Aucun souffle parasite, câest propre, fluide, images © Frenezy / Produzioni Cinematografiche Europee / Surf Film / Captures Blu-ray Franck Brissard pour
GwynethPaltrow, sa partenaire dans Le Talentueux Mr. Ripley, a postĂ© une photo d'elle, Jude Law et Philip Seymour Hoffman, remontant Ă la fin des annĂ©es 1990. En lĂ©gende : " Ischia 1998RĂ©sumĂ© Tom Ripley, jeune homme dĂ©sargentĂ© mais ambitieux, attire l'attention d'un riche vieillard, Herbert Greenleaf, qui le charge de convaincre son fils Dickie, exilĂ© en Italie, de rentrer aux Etats-Unis. Sur place, Tom se laisse fasciner par l'existence insouciante et dorĂ©e que mĂšne le jeune oisif. Il adopte ses goĂ»ts, imite son comportement, dĂ©sire sa compagne, et va jusqu'Ă s'Ă©prendre de Dickie lui-mĂȘme. Celui-ci, dans un premier temps, traite Tom comme un ami mais, trĂšs vite, il commence Ă le trouver encombrant, pour ne pas dire Ă©nervant. Un jour, alors qu'ils sont seuls en mer, Tom avoue son amour Ă Dickie, qui le repousse violemment. Le conflit qui s'ensuit se termine par la mort de Dickie... Images Aucune image importĂ©e pour ce film. Acteurs Avec Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Jude Law, Cate Blanchett, Philip Seymour Hoffman, Jack Davenport, James Rebhorn, Sergio Rubini, Philip Baker Hall, Celia Weston, Fiorello, Stefania Rocca, Ivano Marescotti, Anna Longhi, Alessandro Fabrizi, Lisa Eichhorn, Gretchen Egolf, Jack Willis, Frederick Alexander Bosche, Dario Bergesio, Larry Kaplan, Claire Hardwick, Antonio Prester, Lorenzo Mancuso, Onofrio Mancuso, Massimo Reale, Emanuele Carucci Viterbi, Caterina Deregibus, Silvana Bosi, Gianfranco Barra, Renato Scarpa, Deirdre Lovejoy, Brian Tarantina, Guy Barker, Bernardo Sassetti, Perico Sambeat, Gene Calderazzo, Joseph Lepore, Rosario Giuliuni, Eddy Palerno, Byron Wallen, Pete King, Clark Tracey, Jean Toussaint, Geoff Gascoyne, Carlo Negroni, Beppe Fiorello, Marco Quaglia, Alessandra Vanzi, Marco Rossi, Roberto Valentini, Francesco Bovino, Stefano Canettieri, Marco Foti, Ludovica Tinghi, Nicola Pannelli, Paolo Calabresi, Pietro Ragusa, Simone Empler, Gianluca Secci, Manuel Ruffini, Pierpaolo Lovino, Roberto Di Palma
CEQU'IL FAUT VOIR CĂTĂ STYLE Pour des conseils avisĂ©s sur les tenues estivales, vous trouverez probablement de bien meilleurs guides que « Les BronzĂ©s ».Ces personnages sont des caricatures de style ambulantes et le temps passĂ© n'a vraisemblablement rien changĂ© Ă l'affaire.Parmi ceux qui s'en tirent le mieux : GĂ©rard Jugnot, croquĂ© dans le
Si vous ĂȘtes en position de le faire en position hiĂ©rarchique, on veut dire, câest un luxe que vous ne devez pas vous refuser. Surtout en fin de journĂ©e, aprĂšs avoir dĂ»ment accompli vos tĂąches quotidiennes. Pour bien faire les choses, pensez toutefois Ă la semelle de votre chaussure, puisquâelle sera, pour une fois, particuliĂšrement visible. Le plus appropriĂ© serait de choisir la Rolls Royce du genre une semelle en cuir Ă couture refermĂ©e. Pour les bĂ©otiens, cela signifie que la couture de la semelle a Ă©tĂ© faite sous une gravure, qui a ensuite Ă©tĂ© refermĂ©e. Quel est le rĂ©sultat visuel ? La semelle est parfaitement lisse, limpide, et Ă©purĂ©e. Elle donnera un brin dâĂ©lĂ©gance Ă votre posture ostentsiblement dĂ©contractĂ©e. Photo Mel Gibson dans Ce que veulent les femmesChaque mois, GQ vous rappelle quelques rĂšgles essentielles pour enrichir votre culture vous ĂȘtes en position de le faire en position hiĂ©rarchique, on veut dire, câest un luxe que vous ne devez pas vous refuser. Surtout en fin de journĂ©e, aprĂšs avoir dĂ»ment accompli vos tĂąches quotidiennes. Pour bien faire les choses, pensez toutefois Ă la semelle de votre chaussure, puisquâelle sera, pour une fois, particuliĂšrement visible. Le plus appropriĂ© serait de choisir la Rolls Royce du genre une semelle en cuir Ă couture refermĂ©e. Pour les bĂ©otiens, cela signifie que la couture de la semelle a Ă©tĂ© faite sous une gravure, qui a ensuite Ă©tĂ© refermĂ©e. Quel est le rĂ©sultat visuel ? La semelle est parfaitement lisse, limpide, et Ă©purĂ©e. Elle donnera un brin dâĂ©lĂ©gance Ă votre posture ostentsiblement dĂ©contractĂ©e. Photo Mel Gibson dans Ce que veulent les femmesĂ lâĂ©tranger, vous ĂȘtes lâambassadeur de votre pays. Soyez exemplaire. Dans un avion, on a les pieds et les membres qui gonflent, il est donc primordial de bien choisir ses souliers et la bonne amplitude de ses vĂȘtements afin de ne pas se sentir emprisonner. Des souliers Ă lacets et un costume feront lâaffaire. Une cravate vous protĂšge contre le froid qui ne cessera de vous dĂ©ranger pendant votre vol. Image George Clooney dans In The AirVous ĂȘtes Ă ce point obsĂ©dĂ© par votre image ? © François ChaperonĂ moins dâĂȘtre Bob Dylan ou dâavoir un coquard faites attention, on les plie et on les met dans sa poche. Il nây a aucune alternative Ă cela. Photo Tom Cruise dans Jerry McGuireLogĂ© dans lâarcade sourciliĂšre, le muscle corrugateur du sourcil est le souffleur de la pensĂ©e. AllongĂ©, il exprime lâĂ©tonnement. ContractĂ©, il est le signe extĂ©rieur de la rĂ©flexion ou lâincomprĂ©hension. DissociĂ©s lâun de lâautre â lâun en action, lâautre au repos â ces muscles donnent cet air supĂ©rieur et non suffisant que seuls les gentlemen, condescendants de nature, maĂźtrisent sans y prĂȘter attention. Au bon moment, ce rictus est fatal. Photo OSS 117Licenciement sans indemnitĂ©s ni chĂŽmage. En vacances on vous la tolĂšre selon des conditions si strictes quâil vaut mieux rouler les manches de sa chemise manches longues pour se sentir en rĂšgle avec la Ryan Gosling dans Half Nelson 2006Sâil pleut des cordes, quâil ramasse des moules, fait une ballade dans la forĂȘt ou nâimporte quelle autre activitĂ© dâextĂ©rieur qui nĂ©cessite de marcher dans la gadoue. Si câest par coquetterie, nous lui demanderons des explications sur sa dĂ©marche, puis nous le convaincrons quâune seconde paire de chaussures normales est nĂ©cessaire. Et quâau sec, il puisse se sentir Ă lâ piĂšce est indĂ©modable. Mais attention aux mauvaises copies les modĂšles Ă huit boutons et celui dont lâouverture naturelle des poches est remplacĂ©e par un odieux zip Ă pampilles sont Ă proscrire. © François ChaperonLa majoritĂ© des sports ne demandent pas dâĂ©quipement supplĂ©mentaire particulier. On vous demandera alors une sobriĂ©tĂ© pensĂ©e, afin de laisser exprimer votre fairplay et souligner par la mĂȘme vos talents sportifs. Les tons neutres noir, gris, blanc sont Ă la base de cette panoplie dâexception. Plus le sport que vous pratiquez invite Ă une dĂ©monstration de force, plus vous devez la jouer piano. La musculation, fait Ă©videmment partie de ces sports oĂč lâostentation est Ă rĂ©freiner. Image RockyIl est fort probable que votre pĂšre ait un style bien particulier dont il nâest jamais sorti. Quel quâil soit, il dispose dâoriginaux. Une paire de Churchâs patinĂ©es par le temps, un smoking bon marchĂ© qui fait pourtant illusion, un polo Lacoste inimitable ou un bleu de travail convertible en veste bobo, vous devriez trouver votre bonheur et commencerez Ă parler chiffons avec votre bon GĂ©rard Depardieu et Marie Gillain dans Mon pĂšre ce hĂ©rosCâest le genre de posture que les mecs aiment bien tenter, lâair de rien â les coudes plaquĂ©s sur les cĂŽtes et les pieds en dedans â ça donne un petit cĂŽtĂ© Strokes non nĂ©gligeable. Mais câest aussi le genre dâattitude putassiĂšre que vous ĂȘtes le premier Ă dĂ©noncer. Si câest lâallure bohĂšme que vous recherchez et qui vous va le mieux, foncez tĂȘte baissĂ©e, vous avez vos chances dâĂ©pater la galerie. Si, au fond de vous mĂȘme, vous ĂȘtes convaincu que vous ĂȘtes encore loin du compte, Ă©pargnez-vous ce simulacre enfantin et paradez tel un chevalier servant, sans peur et sans reproche. © Jean Philippe DelhommeCâest tout Ă fait jouable. Si votre chandail est un peu juste et quâil laisse apparaĂźtre un peu de votre chemise. Rassurez-vous, Ă moins quâil ait une forme boule, on ne vous condamnera pas pour si peu. MĂ©fiez-vous en revanche des manches trop courtes, et remontez-les sur vos avant-bras le cas Ă©chĂ©ant. A-t-on aussi la permission de porter une veste plus longue que son pardessus comme on le constate dans la rue les jours de mauvais temps ? » Si la question vous traverse lâesprit, refermez ce magazine, vous ĂȘtes indĂ©crottable. © François ChaperonExcellente question. Si, comme une minoritĂ© de gens, vous ĂȘtes dĂ©vouĂ© corps et Ăąme Ă un style en particulier, vous connaissez la rĂ©ponse. Si vous faites partie du commun des mortels, alors nâignorez plus une rĂšgle pourtant simple un seul look naturel et bien rodĂ© vaut cent looks artificiels et mal coordonnĂ©s. Photo Hank Moody dans CalifornicationChaussure droite ou gauche ? Il est communĂ©ment admis, pour une raison que lâon ignore complĂštement, que le pied le plus grand est opposĂ© Ă la main avec laquelle on Ă©crit. Plus simplement, les droitiers ont en gĂ©nĂ©ral le pied gauche plus long que le droit. Et inversement. On vous conseille donc de commencer avec celui-ci, le plus long. Sâil passe, il y a de grandes chances que lâautre suive. Mais câest une raison insuffisante pour ne pas essayer. © AdidasIl a la particularitĂ© des piĂšces qui ne vont Ă personne dâautre quâĂ trĂšs peu de monde. Des stars en rĂšgle gĂ©nĂ©rale. Si vous vous posez la question encore aujourdâhui, vous nâĂȘtes pas de cette derniĂšre catĂ©gorie qui peut tout se permettre sans que l'on lui dise quoique ce soit. Vous devriez pouvoir vous en remettre trĂšs trĂšs vite.© Ross Geller dans FriendsCâest le buste que tous les couturiers dignes de ce nom utilisent pour monter leurs piĂšces. On lâappelle Stockman du nom de lâentreprise qui le fabrique. Vous serez Ă©galement ravi dâapprendre que cette entreprise, créée en 1867, est basĂ©e Ă Gennevilliers, prĂšs de Paris. © François ChaperonPour des raisons Ă©videntes, avant dâenfiler son pantalon quand on met un costume. Et aprĂšs avoir fixĂ© sa ceinture dans tout autre cas. Ainsi, en boĂźte de nuit, vous ne donnerez pas lâimpression dâĂȘtre un VRP de passage. Image George ClooneyAvoir un coiffeur-maquilleur et un styliste, du charme Ă 65 ans passĂ©, une Ă©mission sur une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision qui fonctionne bien et la direction de la rĂ©daction du prochain Vanity Fair France. Avoir la ligne, un regard malicieux, et une repartie discrĂšte mais efficace. Que le silence puisse parler Ă votre place. Si vous ĂȘtes du genre malin et charmeur, que vous ne vous laissez pas aller et que vous misez sur la sobriĂ©tĂ©, vous devriez pouvoir faire une carriĂšre de gentleman, au moins aussi belle que la sienne.© Canal +Un costume croisĂ© six boutons vaut au moins deux costumes droit trois boutons. Avec un costume croisĂ©, ce nâest pas simplement votre soumission au systĂšme que vous envoyez paĂźtre, mais bien votre personnalitĂ© toute entiĂšre que vous libĂ©rez. Vous le choisirez gris ou marine. © François ChaperonCertainement pas, voyons. Vous manquez de recul pour vous voir et ne contrĂŽlez pas la qualitĂ© de lâĂ©clairage. Quitte Ă choisir une option 2 en 1, optez pour un placard peu profond disposĂ© dans lâ entrĂ©e, qui conserverait par ailleurs vos chaussures. Un miroir soigneusement placĂ© sur lâune des faces, et le tour est jouĂ©. Photo Alain DelonEn costume noir, cravate noire et chemise blanche, on vous prendrait pour un employĂ© des pompes funĂšbres. En tenue sobre, ne vous parez pas de vos plus beaux atours, les circonstances ne sây prĂȘtent pas. Il va de soi quâune cravate claire, mais de couleur froide, Ă©gaillera la funeste cĂ©rĂ©monie Ă laquelle vous ĂȘtes invitĂ©.© Jean-Philippe DelhommeSi, aprĂšs un excellent dĂźner, vous avez pour habitude de congratuler la maĂźtresse de maison par un rot puissant, alors, nâhĂ©sitez pas et soufflez des volutes de fumĂ©e sur la croupe de votre conquĂȘte endormie. La loi est stricte, aprĂšs lâacte, nâest pas Marcello Mastroianni qui Marcello Mastroianni et Sophia Loren dans Mariage Ă l'italienneLe look du talentueux Mr Ripley est une habile recrĂ©ation du style riviera en vogue chez les riches amĂ©ricains en villĂ©giature en lâItalie dans les annĂ©es 50. Câest donc plutĂŽt chic. Mais pourquoi ne pas ĂȘtre encore plus snob et adopter en vacances le style dâAlain Delon dans Plein Soleil 1960 adaptation du mĂȘme roman de Patricia Highsmith. Photo Le talentueux Mr RipleyCâest possible si vous ĂȘtes mince, que votre pantalon est taille haute, votre veste cintrĂ©e, votre cravate en laine et que vous cultivez un look Ă la Kennedy. Cela fait beaucoup, pour pas grand nâest pas une bonne idĂ©e. Les nourrissons ont une peau trĂšs fine, qui sâirrite facilement, parfois jusquâĂ lâeczĂ©ma. Les papas ne requiĂšrent pas le mĂȘme type dâhydratation. Pour retrouver lâodeur de lâinnocence, cherchez autre chose.© François ChaperonThomas Burberry, Ă©videmment. Ă 21 ans, il souffrait dĂ©jĂ de rhumatismes. Son mĂ©decin lui conseilla donc de porter lâimpermĂ©able en caoutchouc quâil avait lâhabitude de mettre lors de ses parties de chasse. Celui-ci le protĂ©geait de la pluie mais avait lâinconvĂ©nient de ne pas permettre lâĂ©vacuation de la transpiration. Burberry, alors apprenti drapier, partit donc Ă la recherche dâun vĂȘtement de substitution. Un berger de sa rĂ©gion lui apporta la solution. Sa veste, en laine de mouton, rĂ©sistait Ă la pluie tout en laissant Ă©chapper la sueur. En effet, les moutons Ă©taient systĂ©matiquement badigeonnĂ©s dâun produit impermĂ©abilisant destinĂ© Ă protĂ©ger leur laine lors des baignages. Burberry eut donc lâidĂ©e dâutiliser la mĂȘme mĂ©thode avec son impermĂ©able. AprĂšs plusieurs essais, il trouva le bon dosage. CâĂ©tait en 1880. Onze ans plus tard, Burberry sâinstallait Ă Londres pour commercialiser son invention et il passait Ă la vous ĂȘtes celui dont câest lâanniversaire, câest Ă vous de donner le ton de la fĂȘte. PrĂ©venez ainsi vos amis et parents pour quâils sâadaptent en fonction. Ou ne dites rien et faites leur une surprise. Si vous ĂȘtes invitĂ©, et nâen savez rien. Faites vous beau, avec ce que vous aimez porter. Vous serez parfait. De beaux souliers, une veste, une cravate, et vogue la de la chasse Ă courre, et de ses redingotes rouge et bleu vifs. Associez Ă cela la passion des beaux-arts et des salles des ventes dâun cĂŽtĂ©, et lâhĂ©ritage preppy trĂšs colorĂ© lui aussi de lâautre, et vous obtiendrez la libre interprĂ©tation dâun Ă©litisme culturel et social surannĂ© plus vrai que nature.© Jean-Philippe DelhommeOui, il sera indispensable cet hiver. PrĂšs du corps, dans des couleurs assez vives, il nâa rien du pull de grand-pĂšre. PrĂ©fĂ©rez-le ras du cou, et portez-le sur un simple T-shirt blanc.© François ChaperonEn matiĂšre de sĂ©curitĂ©, nous imaginons bien quâils sont aux normes europĂ©ennes en vigueur et quâil nây a aucun souci Ă se faire. En revanche, en matiĂšre de style, les modĂšles Ă gros logo, ce nâest vraiment plus du tout Dumb & Dumber 1994Ă Ă©viter le bagage trop petit, plier en deux les cravates en soie, et Ă©parpiller les accessoires. La solution une housse oĂč vous disposerez vos costumes, vos chemises, et mĂȘme vos chaussures, en prenant soin de les isoler dans le bas de celle-ci. Vous mettrez le froissable plutĂŽt sur le dessus et roulerez vos cravates et pulls fragiles Ă la façon dâun poster-reproduction de Rauschenberg. Nâoubliez pas dâĂ©tiqueter vos bagages avant lâenregistrement, merci.© François ChaperonSi, un peu quand il est fantaisie, ou associĂ© Ă une tenue preppy cool. Câest pourquoi on le rĂ©serve pour les grandes occasions lorsque vous portez un smoking, un costume croisĂ© ou un trois piĂšces. Il est uni en satin noir ou Ă petits pois bordeaux sur fond marine.© Une de GQ - Juin 2011 par Terry RichardsonIl faut arrĂȘter avant les baskets. Trente-trois ans, câest un bon Ăąge pour passer Ă autre chose.© GettyEn dessous de la taille, câest une Ă©vidence. Les chemises les plus longues sont trĂšs utiles pour rester bien sages dans vos pantalons. Vous Ă©viter de devoir vous rhabiller toutes les deux secondes, câest leur mission. Si vous les portez en dehors de votre pantalon ça arrive, on ne va pas vous clouer Ă une croix pour ça, veillez Ă ce quâelle tombe Ă la naissance de vos fesses. Pour Ă©viter une silhouette informe, on prĂ©conise de rentrer nĂ©gligemment la chemise sur toute une hanche. Lâair de rien. Lâair de Un fauteuil pour deux 1983De bain pour en sortir, dâintĂ©rieur pour lĂ©zarder chez soi. Aucun pour recevoir, sauf pour faire la blague cinq Capture d'Ă©cran Canal+Il est fermement dĂ©fendu dâen porter une sans raison, Ă fortiori si elle est gravĂ©e nâimporte comment, mettons avec des initiales et des couronnes imaginaires, des sirĂšnes, des motos ou une tĂȘte de mort. Elle se porte Ă lâannulaire gauche. Les armes tournĂ©es vers soi si son coeur est pris, et rĂ©ciproquement. Les chevaliĂšres armoriĂ©es sur pierre ou non, ont notre prĂ©fĂ©rence dans leur modĂšle ovale, plutĂŽt que carrĂ©, ronde... On dĂ©sapprouve totalement le modĂšle et plus que conseillĂ© car on laisse Ă lâabri des regards ce qui ne se montre quâaux intimes et aux docteurs. Pour sây prendre au mieux en restant dĂ©cent, les deux jambes ainsi placĂ©es doivent former un angle infĂ©rieur Ă 45°. Il est exclu de rabattre le pied libre, derriĂšre son mollet qui fait office de pilier, cette posture note un profond malaise, que seules les femmes ont le droit dâexprimer Al Pacino dans Le Parrain 1972Un homme est petit quand il accomplit de petites choses, il est grand quand il en accomplit de grandes. Dans une moindre mesure, il est demandĂ© Ă un homme de savoir se montrer Ă la hauteur des Ă©vĂšnements. Ne croyez pas que cette formule est une parade câest vrai quâun bonhomme dâun mĂštre vingt, ce nâest pas ce que lâon peut appeler un gĂ©ant. Autant on veut bien vous donner des tuyaux pour vous en sortir quand vous avez des interrogations, autant on souhaite vous faire comprendre que les principes mĂȘme du style ne se circonscrivent pas aux canons de beautĂ© actuels. En un mot comme en mille, si elle peut ĂȘtre un atout, la taille nâest pas un Ă©lĂ©ment crucial. Quelle que soit la vĂŽtre, sentez vous bien dans vos baskets, câest tout ce qui compte. Le reste, ce ne sont que des bouts de Danny de Vito et Arnold Schwarzenegger dans Jumeaux 1988Pas Ă©vident car vous risquez dâavoir un carrĂ© court brushĂ©, quelque chose entre Flaubert et Tatie Danielle. Sinon, avec votre catogan, vous avez la dĂ©gaine dâun vice-champion dâescalade reconverti dans la location dâĂ©quipement Brad Pitt pour ChanelAbsolument pas. Face Ă lâhĂ©gĂ©monie du cardigan qui a totalement mis KO son ami le col V, le col rond est une alternative intĂ©ressante qui mĂ©rite dâĂȘtre reconsidĂ©rĂ©. Surtout si vous vous ĂȘtes dĂ©cidĂ© Ă rentrer votre chemise dans votre pantalon. PortĂ© avec un simple T-shirt et un joli foulard nouĂ© au cou, vous tutoyez les anges.© Jean-Philippe Delhomme
Letalentueux Mr./Mister Ripley - The Talented Mr. Ripley jeu de 12 photos d'exploitation cinématographique de Anthony Minghella avec Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Jude Law 21*28 1999 pas cher En utilisant Rakuten, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des contenus personnalisés et de réaliser des statistiques.
Dans Les InfiltrĂ©s, Martin Scorsese semble travailler sur la relation entre les personnages et les interprĂštes qui les incarnent offrant un tableau complet ? de lâacteur masculin Ă Hollywood au dĂ©but du XXIe siĂšcle. Je mâintĂ©resse ici Ă Matt Damon, vĂ©ritable star incomplĂšte⊠- Matt Damon qui vient de lire cette note ProlĂ©gomĂšnes 1 Lâart en gĂ©nĂ©ral et le cinĂ©ma en particulier utilisent des idĂ©es gĂ©nĂ©riques la vie, la mort, lâamour, le bien, le mal, le pouvoir, ⊠ainsi que des archĂ©types qui les incarnent[1] le HĂ©ros, la Femme, la MĂšre, le PĂšre, Dieu, le Diable, ⊠et des situations qui les portent. Concernant Les InfiltrĂ©s, je puis ainsi affirmer â sans choquer â que Costello Jack Nicholson est le Diable mais aussi le pĂšre de Sullivan pour Sullivan bien que dâun point de vue scĂ©naristique, il ne soit ni le Diable, ni le pĂšre de Sullivan. LâhomosexualitĂ© de ce dernier a donc peut-ĂȘtre un caractĂšre plus symbolique que diĂ©gĂ©tique. 2 DĂšs lors, certaines des associations prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©es nous apparaissent clairement quand nous en ignorons, voire en refusons, dâautres. Cela peut traduire notre malaise devant certains dâentre elles[2] ici quâun hĂ©ros soit homosexuel pose problĂšme tant pour le rapport Ă notre propre sexualitĂ© nous sommes toujours notre premier partenaire sexuel â ce que lâon voudrait nier[3] cela renvoie Ă la thĂ©matique du double quâen ce qui concerne la confrontation entre notre perception sociale â rĂȘvĂ©e et rĂ©elle â de lâhomosexualitĂ© ils â câest-Ă -dire eux donc dâautres que nous â sont nos Ă©gaux et notre modĂšle du hĂ©ros masculin viril, forcĂ©ment viril ; hĂ©tĂ©rosexuel, forcĂ©ment hĂ©tĂ©rosexuel cela met en jeu le thĂšme du hĂ©ros â ou du double rĂȘvĂ©. Il revient ainsi Ă lâartiste de pointer les questionnements des individus et des sociĂ©tĂ©s, parfois sans pouvoir les formuler autrement que par leur art et en laissant les rĂ©ponses ouvertes[4] Ă moins de souhaiter se transformer en moralisateur[5]. Le spectateur peut alors choisir de sây confronter lui-mĂȘme. 3 Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©es, rappelons lâune des plus courantes de ces associations lâĂ©rection, fondamentalement fonctionne comme mĂ©taphore de la puissance dâoĂč lâune des acceptions du mot impuissant tout simplement car il sâagit pour les jeunes adolescents mĂąles â Ă peine sortis de lâenfance et des rĂȘves dâhĂ©roĂŻsme qui la peuplent â dâune matĂ©rialisation concrĂšte et surtout quasi-simultanĂ©e avec diffĂ©rentes positions ⊠que lâon doit sâefforcer de contrĂŽler dâun nouveau pouvoir. Cela donne naissance Ă deux grands types de hĂ©ros le hĂ©ros simple qui mobilise son pouvoir quand les circonstances lâexigent et le hĂ©ros tourmentĂ© qui ne cesse de se demander sâil ne crĂ©e pas artificiellement ces circonstances Ă la seule fin dâexercer son pouvoir dâoĂč lâalternative que lâon peut crĂ»ment exposer ainsi Je lâaime donc je bande/Je bande donc â peut-ĂȘtre ? â je lâaime ; dans cette seconde catĂ©gorie se rangent tout aussi bien le Peter Parker de Spiderman de Sam Raimi, 2002, que de nombreux hĂ©ros de Fiodor DostoĂŻevski Raskolnikov dans Crime et ChĂątiment, 1866 ou Aliocha dans Les FrĂšres Karamazov, 1880, lâincapacitĂ© Ă assumer son dĂ©sir sexuel Ă©tant lâune des problĂ©matiques favorites du grand romancier russe. Cette question nâest guĂšre abordĂ©e dans Les InfiltrĂ©s mais une autre, tout aussi fondamentale, lâest lâincomplĂ©tude du hĂ©ros câest-Ă -dire lâhomme tel quâon peut le rĂȘver et ce notamment Ă travers les troubles sexuels de Colin Sullivan. Car, que nous disent Les InfiltrĂ©s ? I- Sullivan, hĂ©ros incomplet Le personnage de Billy Costigan Leonardo Di Caprio apparaĂźt comme un personnage complexe torturĂ© par un passĂ© familial qui lâamĂšne du cĂŽtĂ© des truands, dans lâincapacitĂ© de communiquer, en permanence au bord de lâexplosion et rĂ©guliĂšrement dominĂ© par ses pulsions violentes, il demeure, malgrĂ© ce passif, du cĂŽtĂ© de la loi. Cependant cette complexitĂ© nâest quâun leurre car, quelle que soit sa difficultĂ©, la mue finira par sâeffectuer et il ne fait guĂšre de doutes quâil figurera en hĂ©ros absolu. En effet, il a dâemblĂ©e rompu avec son passĂ© et ce quâil reprĂ©sentait ; celui-ci, donc, ne figure plus en modĂšle ce qui rĂ©sout, au moins en partie, son complexe dâĆdipe et ce quelles que soient les forces le ramenant Ă son passĂ©. Ce nâest pas tant en fait son engagement du cĂŽtĂ© de la loi quâon ne peut trop directement assimiler au Bien[6] qui en fait un hĂ©ros mais bien cette rĂ©solution. Ainsi contre les apparences, il file droit et possĂšde, en outre, toutes les armes du hĂ©ros notamment celle de la sĂ©duction. Câest donc lui qui, in fine, sĂ©duit Madeleine Vera Famiga, seule et unique personnage fĂ©minin de cette Ćuvre et qui figure la Femme[7] pour les hommes. Existe alors une diffĂ©rence entre ce que lâhistoire raconte et ce que montre le film si on lit le scĂ©nario, cette femme ne devrait pas tomber amoureuse de Costigan ; or si on regarde le film, il est Ă©vident que câest le cas[8]. Vera Farminga Colin Sullivan, lui, semble plus simple truand douĂ© dĂšs sa jeunesse, placĂ© dans une situation plus confortable que Costigan, il joue son rĂŽle Ă la perfection allant mĂȘme jusquâĂ ĂȘtre le premier Ă sĂ©duire Madeleine. Seulement quelle est sa situation rĂ©elle ? Il sâest dĂ©tournĂ© de son pĂšre dĂšs son enfance pour sâen choisir un autre, Costello[9]. Or ce dernier lâĂ©crase rendant paradoxalement caduque sa dĂ©cision initiale qui nâavait pour but que de ne pas se confronter Ă la faiblesse de son gĂ©niteur faiblesse que Costigan, lui, assume. RamenĂ© en situation dâinfĂ©rioritĂ©, il subit doublement le poids de la figure paternelle. Ce nâest pas tout sâil sĂ©duit Madeleine, celle-ci nâest, en rĂ©alitĂ©, attirĂ©e par lui que par quâil reprĂ©sente lâhomme idĂ©al mais non pas le hĂ©ros[10] ce sera Costigan. En aucun cas donc, elle ne tombe amoureuse de Sullivan mais se contente dâappliquer une leçon bien apprise tout comme Sullivan lâa sĂ©duite en rĂ©citant, de façon millimĂ©trique, une leçon. Cela nâest dĂ©jĂ guĂšre glorieux mais le fait que Sullivan joue un rĂŽle rĂ©duit cet amour Ă un leurre et le condamne Ă se dĂ©rĂ©gler ce qui ne serait pas le cas si elle Ă©tait vraiment tombĂ©e amoureuse de Sullivan dâoĂč son impuissance. Ce dernier est donc pour le moins un hĂ©ros trĂšs incomplet qui fonctionne comme un double[11], une ombre de Costigan. A nâen pas douter, Sullivan aurait voulu ĂȘtre Costigan alors que lâinverse nâest pas vrai ; tout juste peut-on suggĂ©rer que Costigan aurait rĂȘvĂ© ĂȘtre le rĂŽle que joue Sullivan et encore aurait-il perdu lâoccasion de se confronter â victorieusement â Ă son passĂ©. Or cette confrontation/fascination pour un autre soi-mĂȘme nâest pas, dâun point de vue symbolico-sexuel neutre, quâon le veuille ou non. Du reste, sâil nâest peut-ĂȘtre pas un homosexuel, Sullivan est bien un hĂ©ros incomplet, câest-Ă -dire un pĂ©dĂ© » au sens des cours dâĂ©coles en ce sens quâil nâassume pas la fonction de virilitĂ© absolue, idĂ©al des petits garçons[12]. Il ne semble pas dâailleurs que lâexplicite impuissance de Sullivan puisse signifier ce qui serait pourtant logique, lâincomplĂ©tude dans notre modĂšle sociĂ©tal, un hĂ©ros impuissant nâest mĂȘme pas un hĂ©ros car il perd la possibilitĂ© de figurer un hĂ©ros on dira mĂȘme quâil nâest pas un homme. Câest ainsi, lâimpuissance de Sullivan qui, malgrĂ© tout reste un peu un hĂ©ros ne serait-ce que pour tenir le choc » face Ă Costigan ne peut que suggĂ©rer que son dĂ©sir sexuel est orientĂ© vers autre chose que Madeleine mais non â cela ne cadrerait pas avec notre outillage mental â quâil est totalement impuissant. Or, comme il nâexiste pas dâautre femme dans le film et quâil est confrontĂ© Ă de nombreuses â et parfois Ă©crasantes â prĂ©sences masculines, Sullivan ne peut guĂšre nâĂȘtre autre chose quâun homosexuel. De plus, il ne me semble pas que le film de Scorsese pose la question dâun hĂ©ros impuissant, comme Alfred Hitchcock lâose dans Sueurs froides, 1958[13] ; ce serait pourtant passionnant. LĂ©onardo Di Caprio et Jack Nicholson II- Mise en abyme Matt Damon, star incomplĂšte Le fait que Sullivan joue un rĂŽle » Ă©crivais-je quelques lignes plus haut. Il est Ă©vident que cette Ćuvre dans laquelle les personnages jouent des rĂŽles, tout comme Le roi Lear de William Shakespeare, 1605-1606 ou Sueurs froides[14], pose question concernant la mise en abyme. En fait, elle semble interroger et jouer du rapport entre lâimage et le rĂŽle des principaux interprĂštes masculins. Ainsi, comme tout film important, Les InfiltrĂ©s interrogent le cinĂ©ma. Ainsi Leonardo Di Caprio joue-t-il, comme nous lâavons vu, un personnage de hĂ©ros qui Ă©merge certes difficilement mais surtout inĂ©luctablement. Et ce alors quâil apparaĂźt aujourdâhui comme une vraie star de cinĂ©ma, destin auquel il a toujours Ă©tĂ© promis mais qui mit un certain temps Ă sâaccomplir il y avait ainsi un espace Ă franchir entre le fantasme pour adolescentes vendu comme un paquet de lessive et le vrai sĂ©ducteur viril quâil est dĂ©sormais en mesure de jouer. Quant Ă Jack Nicholson, Ă son Ăąge et ce point de sa carriĂšre, quel rĂŽle lui reste-t-il Ă composer si ce nâest justement le Diable ou Dieu câest-Ă -dire un personnage qui contrĂŽle les autres et nâest agi par nul autre que lui-mĂȘme. Certains dâailleurs ont remarquĂ© â peu importe que cela soit ou non vrai â quâil semblait sâĂȘtre dirigĂ© lui-mĂȘme dans Les InfiltrĂ©s. Quant Ă Matt Damon, lâĂ©cho entre son personnage et son image est encore plus assourdissant. Sa carriĂšre a, en effet, Ă©tĂ© marquĂ©e par un compagnonnage initial avec Ben Affleck pas forcĂ©ment, notamment sur le plan physique, Ă son avantage du point de vue de la starification. Il a ensuite enchaĂźnĂ© des rĂŽles le dĂ©finissant comme Ă©tant Le talentueux Mr. Ripley â Replay » â dâAnthony Minghella, 1999 ou ayant Gerry de Gus Van Sant, 2002 un double et mĂȘme comme comparse derriĂšre les vraies stars, George Clooney et Brad Pitt Oceanâs eleven, 2001, Oceanâs twelve, 2004, Oceanâs thirteen, 2007 sĂ©rie de trois films de Steven Soderbergh dans lesquels il est Ă©galement Ă©crasĂ© par une figure paternelle. De plus, quand il sâapproche le plus du modĂšle classique de hĂ©ros, son personnage est marquĂ© câest le pitch de ces films par une identitĂ© incertaine La mĂ©moire dans la peau de Doug Liman, 2002 ; La mort dans la peau de Paul Greengrass, 2004 ; La vengeance dans la peau[15] de Paul Greengrass, 2007. Cela dessine donc une carriĂšre singuliĂšre dâautant que lorsquâil sâintĂšgre enfin aux vraies stars comme dans Les InfiltrĂ©s oĂč il prend place dans un grand trio dâacteurs â et il existe dans ce film, par comparaison, un petit trio composĂ© de Martin Sheen, Alec Baldwin et Mark Wahlberg â aux cĂŽtĂ©s de Leonardo Di Caprio et Jack Nicholson, câest pour mieux ĂȘtre Ă©crasĂ©[16] par un Leonardo Di Caprio qui, en fin de compte, reste le vrai hĂ©ros donc â pour un film fonctionnant sur la mise en abyme â la seule vraie star[17]. Aussi placĂ© briĂšvement sur le mĂȘme plan que Leonardo Di Caprio et Jack Nicholson Ă lâentrĂ©e du film â ce qui, Ă ce stade de sa carriĂšre, est lâultime marche qui lui reste Ă franchir â, Matt Damon est, deux heures et demie plus tard, ramenĂ© Ă son statut de star incomplĂšte[18] comme il est dans le film un hĂ©ros incomplet. Ainsi, comme le serait un hĂ©ros homosexuel, il nâa quâun dĂ©faut ne pas cadrer avec le modĂšle car â et câest cela quâil faut noter et surtout interroger â lâhomosexualitĂ© fonctionne comme une mĂ©taphore de lâincomplĂ©tude. Matt Damon et LĂ©onardo Di Caprio Alors, pour conclure, rĂ©sumons-nous Sullivan, explicitement impuissant â et ce alors quâil nâexiste quâune seule et unique femme â dans Les InfiltrĂ©s me semble donc tendre vers un personnage homosexuel et ce dâautant plus quâil est confrontĂ© Ă un double masculin idĂ©al en la personne de Costigan ce qui ne peut guĂšre ĂȘtre neutre et tend du reste Ă Ă©liminer lâhypothĂšse dâune impuissance totale â fut-elle passagĂšre â de Sullivan qui lâannihilerait en tant que hĂ©ros. Par ailleurs, lâĂ©cho entre ce personnage et la carriĂšre de son interprĂšte rĂ©vĂšle lâun des thĂšmes majeurs du film offrir une rĂ©flexion sur la star et le hĂ©ros hollywoodien au dĂ©but du XXIe siĂšcle en utilisant pas moins de six acteurs masculins importants[19] aux Ăąges et aux carriĂšres contrastĂ©es. Lâensemble du tableau reste Ă prĂ©ciser. Les infiltrĂ©s 2006, de Martin Scorsese [1] On reconnaĂźt les figures algĂ©briques dĂ©finies par François Truffaut â dans ses entretiens avec Hitchcock â quâil oppose Ă des personnages plus denses et complexes. Câest pour lui lâopposition entre cinĂ©ma de situations » et cinĂ©ma de personnages ». Si cette distinction me semble pertinente plus en tout cas que celle entre cinĂ©ma de genre et cinĂ©ma dâauteurs, je considĂšre que lâopposition entre les deux types de personnages est trop forcĂ©e un hĂ©ros peut comprendre des dimensions archĂ©typales et receler en mĂȘme temps une complexitĂ© rendant tout ou partie de ses actes inexplicables ou plutĂŽt indĂ©cidables. Dans tous les cas, il convient dâĂ©viter les stĂ©rĂ©otypes. Voir Truffaut François, Hitchcock/Truffaut, Ă©dition dĂ©finitive, Paris, Gallimard, 1993, pages 161-166, 268, 288. [2] De mĂȘme Ă©prouve-t-on parfois une gĂȘne et mĂȘme un dĂ©goĂ»t devant certaines images anodines » câest mon cas devant la façon dont Rainer-Werner Fassbinder filme le corps, vieux et laid, de lâhĂ©roĂŻne Brigitte Mira de Tous les autres » sâappellent Ali, 1974 ; il sâagit-lĂ , Ă mon sens, du principal intĂ©rĂȘt dâun film oĂč la prĂ©sentation et la dĂ©nonciation du racisme dans lâAllemagne des annĂ©es 1970 reste trĂšs conventionnelle si ce nâest mĂȘme caricaturale. [3] DâoĂč lâĂ©goĂŻste nĂ©cessitĂ© de donner du plaisir Ă lâautre â ce Ă quoi Sullivan ne semble pas en mesure de parvenir y compris dans la premiĂšre moitiĂ© du film â pour renforcer cette nĂ©gation. [4] Le grand dramaturge norvĂ©gien Henrik Ibsen Ă©crivait ainsi Questionner est ma vocation, rĂ©pondre, non » citĂ© par Michel Meyer dans Ibsen ou lâinvention du théùtre moderne » in Ibsen Henrik, Drames contemporains, Paris, Le Livre de Poche, 2005, pages 5-38. [5] Que lâon songe Ă certains artistes engagĂ©s ⊠[6] On peut dâailleurs sâinterroger sur la signification de sa sanctification laĂŻque » finale ; et la mettre en rapport avec son statut de hĂ©ros positif. [7] Ce changement, dommageable du strict point de vue de la vraisemblance, entre le film original Infernal Affairs de Andrew Lau et Alan Mak, 2003 qui fait apparaĂźtre deux personnages fĂ©minins et le remake de Scorsese trouve ainsi une explication. [8] Cela explique son hĂ©sitation combien de fois observe-t-on une diffĂ©rence entre ce que lâon nous a appris sur ce que lâon devrait ressentir le scĂ©nario/la prĂ©sentation de la vie et ce que nous ressentons rĂ©ellement le film/la vie. [9] On remarque dâailleurs que le nom de Costello est beaucoup plus proche de celui de Costigan que de celui de Sullivan. [10] On pourrait par ailleurs reprocher Ă Martin Scorsese de sacrifier le personnage de Madeleine pour en faire une idĂ©e, la Femme, voire â avec une perspective machisante â un objet. Ce serait, Ă mon avis, une injustice une Ćuvre, si riche soit-elle, ne peut brasser toutes les dimensions de lâUnivers. Ici le sujet, câest lâhomme le hĂ©ros, le pĂšre, le fils, lâhomme fantasmĂ©, lâacteur, ⊠avec comme postulat quâil est diffĂ©rent de la femme il nây a donc guĂšre dâĂ©tude sur la nature de cette diffĂ©rence ; ce nâest dĂ©jĂ pas si mal. [11] Avec Les InfiltrĂ©s, Martin Scorsese prĂ©sente une variation » sur le thĂšme du double dĂ©jĂ largement explorĂ© puisquâil apparaĂźt comme lâun des pivots des Ćuvres des trois plus grands crĂ©ateurs occidentaux, Shakespeare, DostoĂŻevski et Hitchcock. [12] Pour revenir sur un point prĂ©cĂ©dent, sâagit-il dâun idĂ©al appris ou ressenti ? Cela dĂ©pend. [13] A moins que Scottie James Stewart ne soit nĂ©crophile ; voir Truffaut François, Hitchcock/Truffaut, Ă©dition dĂ©finitive, Paris, Gallimard, 1993, pages 206-210. [14] Ce dernier Ă©tant, Ă mon sens, la rĂ©fĂ©rence absolue en la matiĂšre. [15] Ce dernier film, par ailleurs un peu rĂ©pĂ©titif, se conclut sur une belle idĂ©e ramener Jason Bourne Matt Damon, hĂ©ros Ă lâidentitĂ© dĂ©truite, Ă une ombre. [16] Il nây a bien sĂ»r lĂ aucun jugement de valeur sur la performance dâacteur de Matt Damon ; nous ne sommes pas dans un cas oĂč un acteur Ă©clipse lâautre comme dans Les Valseuses de Bertrand Blier, 1974, oĂč GĂ©rard Depardieu surpasse irrĂ©mĂ©diablement Patrick Dewaere. [17] En ce sens, des trois interprĂštes principaux du film, Matt Damon est le seul qui prend un risque. Ce qui est logique car il est initialement le moins connu des trois Ă ce niveau aussi, la mise en abyme fonctionne. [18] On pourrait ainsi paradoxalement poser que le mieux pour la carriĂšre future de Matt Damon serait quâun spectateur voit non pas Les InfiltrĂ©s film mais seulement son affiche. [19] On peut dâailleurs aller au-delĂ en sâintĂ©ressant aux acteurs moins connus et Ă leurs rĂŽles.LeTalentueux Mr Ripley Jusqu'oĂč iriez-vous pour ĂȘtre quelqu'un d'autre ? De : Anthony Minghella Avec : Matt Damon, Jude Law, Gwyneth Paltrow, Musique : Gabriel Yared Histoire : Italie, fin des annĂ©es cinquante. Le jeune Dickie Greenleaf mĂšne la dolce vita grĂące Ă la fortune de son pĂšre, en compagnie de Marge Sherwood.RĂ©sumĂ© Un inconnu le suivait. Il n'avait pas du tout l'air d'un policier ni d'un dĂ©tective. Il avait l'air d'un homme d'affaires. Tom entra chez Raoul. L'homme Ă©tait entrĂ© lui aussi dans le bar et s'Ă©tait approchĂ© de lui " Je m'appelle Herbert Greenleaf, je suis le pĂšre de Richard Greenleaf, vous ĂȘtes un ami de Richard n'est-ce pas ? " Ce nom lui disait quelque chose. Un grand type blond. Il avait beaucoup d'argent, Tom s'en souvenait. " Dickie est en Europe depuis deux ans. Je voudrais qu'il revienne. Sa mĂšre est trĂšs malade. Enfin ce sont des histoires de famille. Je suis navrĂ© de vous ennuyer avec cela. Vous ĂȘtes le premier des amis de Richard qui accepte de m'Ă©couter ". Tom se souvenait maintenant que l'argent de Dickie venait d'une sociĂ©tĂ© de constructions navales. Une affaire de petits voiliers. Sans doute son pĂšre voulait-il que Dickie rentrĂąt pour reprendre la maison. Mr. Greenleaf fixait sur Tom un regard avide, pathĂ©tique. Tom pensa que Dickie avait 25 ans comme lui. Il avait de l'argent, une maison, un bateau. Pourquoi aurait-il envie de rentrer ? Dickie avait de la chance. Que faisait-il lui, Tom, Ă 25 ans. Il vivait Ă la petite semaine. Sans compte en banque et pour la premiĂšre fois de sa vie il en Ă©tait Ă Ă©viter la police. " Je ne sais pas si vous envisagez ou non un voyage en EuropeâŠcontinua Mr. Greenleaf. Si vous alliez lĂ bas je serai trop heureux de prendre tous vos frais Ă ma charge. Richard a toujours subi l'influence de ses amis. Je suis sĂ»r qu'il vous Ă©couterait, si vous lui expliquiez nettement pourquoi vous estimez qu'il doit rentrer ". Tom sursauta. Il prit un air songeur. Il y avait lĂ une possibilitĂ©. Son instinct l'avait flairĂ©e et Ă©tait en alerte avant mĂȘme que son cerveau eĂ»t apprĂ©hendĂ© la chose. " Ce serait peut-ĂȘtre possible ", dit-il prudemment. Je serai ravi de revoir RichardâŠsurtout si vous croyez que je puisse ĂȘtre de quelque utilitĂ© ". Mr. GrĂ©enleaf avait proposĂ© de le dĂ©poser en taxi, mais Tom ne voulait pas lui faire voir oĂč il habitait dans un immeuble en grĂšs sordide, entre la TroisiĂšme et la DeuxiĂšme Avenue. Depuis quelque temps il avait toujours l'impression d'ĂȘtre suivi. Il monta les marches en courant. Il pouvait se fĂ©liciter, ce soir, se dit-il. Il avait Ă©tĂ© parfait. DĂšs qu'il pourrait avoir son passeport, il s'embarquerait pour l'Europe, sans doute dans une cabine de premiĂšre. Des domestiques lui apporteraient des choses quand il presserait un bouton ! Il s'habillerait pour le dĂźner, entrerait d'un pas nonchalant dans une vaste salle Ă manger comme un gentleman. Il commençait une vie nouvelle. Il recommençait Ă zĂ©ro. Il avait des talents multiples et le monde Ă©tait grand ! Et voilĂ maintenant qu'il avait les larmes aux yeux ; brusquement il se prit la tĂȘte Ă deux mains et se mit Ă sangloter. AllongĂ© dans son transat, fortifiĂ© moralement par le luxe qui l'entourait, Tom essaya d'examiner son passĂ© d'un Ćil objectif. Les quatre derniĂšres annĂ©es avaient Ă©tĂ© gĂąchĂ©es. Elles avaient consistĂ© en une sĂ©rie d'emplois passagers, coupĂ© de longues et pĂ©rilleuses pĂ©riodes oĂč il n'avait pas d'emplois du tout, oĂč par consĂ©quent il Ă©tait dĂ©moralisĂ© parce qu'il n'avait pas d'argent, et oĂč il se liait avec des gens stupides pour ne pas ĂȘtre seul. Les jours suivants, dans le train qui l'emmenait en Italie, il eĂ»t la vision fugitive, par une fenĂȘtre de gare, de Paris. Il se dit qu'il pourrait y revenir. A Mongibello il finit par trouver Dickie sur la plage. Il Ă©tait avec Marge Sherwood et ne semblait guĂšre se souvenir de Tom. Un quart d'heure aprĂšs, Tom Ă©tait assis dans un confortable fauteuil en osier sur la terrasse de Dickie, avec un whisky Ă la main. Pendant qu'il Ă©tait sous la douche, la table avait Ă©tĂ© dressĂ©e pour trois couverts, sur la terrasse et Marge Ă©tait maintenant dans la cuisine oĂč elle parlait en italien avec la bonne. Dickie semblait de mauvaise humeur. Le jour mĂȘme Tom prit une chambre Ă l'hĂŽtel Miramare. Par la fenĂȘtre il aperçut Dickie et Marge qui montaient dans le bateau. Tom comprit qu'il les voyait vivre une de leurs journĂ©es types la sieste aprĂšs un dĂ©jeuner tardif, probablement, puis une promenade dans le bateau de Dick au coucher du soleil. Pourquoi Dickie aurait-il envie d'aller retrouver le mĂ©tro, les taxis, les cols amidonnĂ©s et un travail de neuf heures Ă cinq heures ? Ou mĂȘme une voiture conduite par un chauffeur et des vacances en Floride et dans le Maine ? Ce n'Ă©tait pas aussi drĂŽle que d'aller se promener en bateau Ă voiles dans de vieux vĂȘtements, et de n'avoir Ă rĂ©pondre Ă personne de son emploi du temps. Et de l'argent par-dessus le marchĂ© pour voyager si le dĂ©sir vous en prenait. Tom envia Dick et fut saisi, en pensant Ă lui, d'une violente sensation de jalousie en mĂȘme temps qu'il s'apitoyait sur son sort. Tom laissa passer trois jours. Tom savait que la premiĂšre chose Ă faire c'Ă©tait d'amener Dickie Ă le trouver sympathique et c'Ă©tait la chose Ă quoi il tenait plus que tout au monde. Pour l'instant il se sentait au bord de l'Ă©chec. - Je crois que j'ai encore une chose Ă vous dire, fit Tom en souriant. C'est que votre pĂšre m'a envoyĂ© ici spĂ©cialement pour vous demander de rentrer. C'Ă©tait sa derniĂšre chance, la seule qui lui restait d'amuser Dickie ou de l'Ă©cĆurer, de le faire Ă©clater de rire ou s'en aller, dĂ©goĂ»tĂ©, en claquant la porte. Mais ce fut le sourire qui apparut. Tom y mit beaucoup de drĂŽlerie, sa langue continuait Ă s'agiter presque indĂ©pendamment de son cerveau. Son cerveau Ă©valuait jusqu'Ă quel point ses actions montaient auprĂšs de Dickie et de Marge. Le lendemain matin il s'installa chez Dickie. Dickie lui proposa une escapade Ă Naples et Ă Rome. Tom avait remarquĂ© que Dickie Ă©tait beau. Il se distinguait du commun avec son long visage aux traits fins, son regard vif et intelligent, la fiertĂ© de son allure, quoi qu'il portĂąt en guise de vĂȘtements. Tom avait parfois l'impression de se regarder dans la glace. Ils Ă©taient de la mĂȘme grandeur tous les deux, et Ă peu prĂšs de la mĂȘme corpulence et ils portaient des peignoirs de la mĂȘme taille, des chaussettes de la mĂȘme pointure, et probablement aussi des chemises de la mĂȘme taille. Ils allaient chaque jour faire une promenade dans le bateau de Dickie. Il n'Ă©tait plus question du dĂ©part de Tom. Depuis que Tom Ă©tait arrivĂ©, Marge se sentait un peu abandonnĂ©e. Il y avait quelque chose dans les yeux de Marge, quand elle Ă©tait trĂšs sĂ©rieuse, qui lui donnait un air sage et vieux en dĂ©pit des vĂȘtements simplets qu'elle portait, de ses cheveux balayĂ©s par le vent et de son apparence gĂ©nĂ©rale de cheftaine de boy-scouts. Elle paraissait comprendre que Dickie s'Ă©tait liĂ© plus intimement avec lui, Tom, simplement parce qu'il Ă©tait un homme, qu'il n'aurait jamais pu le faire avec elle, qu'il l'aimĂąt ou non, et il ne l'aimait pas. Une autre semaine s'Ă©coula, une certaine tension s'Ă©tait installĂ©e entre eux. Un jour Dickie lui avait dit - Marge croit que vous ĂȘtes une tapette. - Personne ne lui avait jamais dit ça, en face, aussi brutalement. - Dickie, je tiens Ă mettre ceci au point, commença Tom, je ne suis pas une tapette et je ne veux pas que personne s'imagine que j'en suis une. Il s'Ă©tait conduit comme un idiot ! Il pensait qu'il Ă©tait un des plus innocents et un des esprits les plus purs de tous les gens qu'il connaissait. C'Ă©tait ce qui rendait d'autant plus amer ce malentendu avec Dickie. -Ătes-vous amoureux de Marge, Dickie ? - -Non, mais je la plains. Elle a Ă©tĂ© trĂšs gentille avec moi. Nous avons passĂ© de bons moments ensemble. Vous n'avez pas l'air de comprendre -Je comprends trĂšs bien. Cela a toujours Ă©tĂ© l'impression que vous me faisiez tous les deux qu'en ce qui vous concernait, c'Ă©tait un amour platonique et qu'elle Ă©tait probablement amoureuse de vous. - -Je n'ai pas couchĂ© avec elle et je n'en ai pas l'intention, mais je tiens Ă conserver son amitiĂ© - Tom avait reçu une lettre de Mr Greenleaf lui disant que l'objectif n'ayant pas Ă©tĂ© atteint, il pouvait se sentir dĂ©gagĂ© de toute obligation. Tom avait Ă©chouĂ©. Il Ă©tait tout seul. Dickie et Marge semblaient trĂšs loin, et ce qu'ils disaient perdait de son importance. Il commençait Ă sentir un frisson lui courir le long du dos, aux creux des reins. Avant de s'en aller dĂ©finitivement Tom avait proposĂ© Ă Dickie un petit voyage Ă Paris, mais Dickie avait optĂ© pour San Remo. Marge dĂ©clara qu'elle Ă©tait " lancĂ©e " dans son livre. Tom avait connu des Ă©crivains. On ne faisait pas un livre comme ça, en passant la moitiĂ© de la journĂ©e sur la plage Ă se demander ce qu'on mangerait pour dĂźner. Mais il Ă©tait ravi qu'elle fĂ»t justement " lancĂ©e " au moment oĂč Dickie et lui voulaient aller Ă San Remo. Dickie ne desserra pas les dents dans le train. Feignant d'avoir envie de dormir, il croisa les bras et ferma les yeux. Tom sentait monter en lui un tourbillon d'Ă©motions, oĂč se mĂȘlaient la haine, l'affection, l'impatience et la dĂ©ception ; il en haletait. Il avait envie de tuer Dickie. BientĂŽt il allait quitter Dickie pour de bon, et de quoi pouvait-il encore avoir honte ? Une idĂ©e merveilleuse venait de le frapper il pourrait devenir lui-mĂȘme Dickie Greenleaf. Il pourrait faire tout ce que faisait Dickie. A San Remo il y avait une dizaine de petits canots bleus et blancs, alignĂ©s prĂšs de l'appontement. Ils en louĂšrent un. Maintenant ils Ă©taient seuls et fonçaient vers des eaux oĂč l'on ne voyait aucun bateau. Tom Ă©tait terrifiĂ©. Il avait peur mais pas de l'eau il avait peur de Dickie. Soudain il prit la rame comme pour jouer, et, puis il souleva l'aviron et en frappa de toutes ses forces la tĂȘte de Dickie. La rame fit une grande plaie qui se mit aussitĂŽt Ă saigner. Maintenant Dickie Ă©tait au fond du canot, et se tordait, secouĂ© de convulsions. Tom le frappa Ă trois reprises sur le cou, Ă grands coups d'aviron comme si c'Ă©tait une hache et que le cou de Dickie fĂ»t un arbre. Puis le corps affalĂ© se dĂ©tendit et s'immobilisa, sans vie. Tom se redressa, reprenant pĂ©niblement son souffle. Il regarda autour de lui. Il n'y avait pas une embarcation. Il se pencha et ĂŽta la bague de Dickie qu'il fourra dans ses poches. Tom enroula la corde qui retenait le bloc de ciment qui servait d'encre autour des chevilles nues de Dickie, puis il fit un Ă©norme nĆud. Tom traĂźna le corps vers l'arriĂšre, Dickie passa par-dessus bord. Il mit le cap sur la cĂŽte oĂč il se dirigea vers une petite crique abandonnĂ©e. Tom dĂ©cida de saborder le canot qu'il remplit de gros galets. Il travailla sans relĂąche jusqu'Ă ce que le canot finalement coule quelques mĂštres plus loin. Tom alors se traĂźna jusqu'Ă la plage et s'allongea un moment Ă plat ventre sur le sable. Il commença Ă tirer des plans pour ce qui lui restait maintenant Ă faire rentrer Ă l'hĂŽtel, quitter San Remo avant la nuit, regagner Mongibello. Et lĂ -bas trouver une histoire plausible Ă raconter. Le lendemain Ă 11 heures il Ă©tait Ă Mongibello. - Dickie a dĂ©cidĂ© de s'installer Ă Rome, expliqua-t-il Ă Marge. Il me demande de reprendre toutes ses affaires, tout ce que je pourrai emporter. Il veut sans doute passer l'hiver Ă Rome. Il dit qu'il va vous Ă©crire. Marge semblait complĂštement abattue. Tom savait qu'elle arrivait probablement Ă la conclusion qu'il allait certainement habiter avec Tom. Le lendemain il Ă©tait Ă Rome oĂč il s'installa dans un hĂŽtel modeste prĂšs de la via Veneto. Il avait donnĂ© le passeport de Dickie et avait passĂ© la soirĂ©e Ă imiter sa signature pour les chĂšques bancaires. Chaque instant Ă©tait un plaisir pour Tom, qu'il fĂ»t seul oĂč qu'il marchĂąt dans les rues de Rome. " Il ne pourrait pas se sentir seul ou s'ennuyer, se dit-il, aussi longtemps qu'il serait Dickie Greenleaf. " Avec la machine Ă Ă©crire de Dickie il avait adressĂ© une lettre Ă Mr et Mme Greenleaf et une Ă Marge, il avait signĂ© Dickie. Quelques jours plus tard il partait pour Paris en avion. A Orly l'inspecteur des douanes tamponna son passeport aprĂšs avoir seulement jetĂ© un coup d'Ćil sur lui; Tom avait fait lĂ©gĂšrement Ă©claircir ses cheveux, les avait forcĂ©s Ă onduler un peu, il avait arborĂ© l'expression vaguement tendue, vaguement soucieuse qu'avait Dickie sur la photo de son passeport. Son expression mĂȘme Ă©tait maintenant celle de Dickie. C'Ă©tait merveilleux d'ĂȘtre assis dans un cafĂ© cĂ©lĂšbre, et de penser que demain, et demain et demain encore, il serait Dickie Greenleaf. C'Ă©tait la vĂ©ritable annihilation de son passĂ© et de lui-mĂȘme, Tom Ripley, qui appartenait Ă son passĂ©, et sa renaissance sous une enveloppe absolument nouvelle. AprĂšs son voyage, un matin que Tom faisait ses bagages, on sonna Ă la porte. Freddie Miles, un ami de Dickie, entra, tournant de tous cĂŽtĂ©s d'un air inquisiteur son vilain visage criblĂ© de tĂąches de rousseurs. - Qu'est-il arrivĂ© Ă Dickie ? Freddie arpentait la piĂšce - vous habitez ici n'est-ce pas ? Je vois que Dickie vous a couvert de ses bijoux. Tom fut incapable de rien trouver Ă rĂ©pondre. Puis Freddie sortit, sur le palier il questionnĂąt la signora Buffi, enfin il revint sur ses pas. Freddie frappa Ă la porte. Tom s'empara d'un lourd cendrier de cristal. Pendant deux secondes encore il se demanda " Y a-t-il une autre solution ? " mais il Ă©tait incapable de rĂ©flĂ©chir. C'Ă©tait la seule solution. Il ouvrit la porte de la main gauche. Sa main droite qui tenait le cendrier Ă©tait en retrait. Freddie entra " Dites donc, voudriez vous m'expliquerâŠ. ". Le rebord arrondi du cendrier le frappa au milieu du front. Il frappa encore et encore. Tom lui assena sur la tĂȘte un coup en oblique et le sang jaillit. Maintenant Tom contemplait le corps massif de Freddie et il se disait que c'Ă©tait lĂ un crime bien stupide, bien dangereux et bien gratuit. Il attendit jusqu'Ă prĂšs de 8 heures. En trĂ©buchant il transporta Freddie jusqu'Ă la voiture que celui-ci avait garĂ©e devant la maison. Personne ne sortit ni entra par la grande porte en bas. Il semblait bĂ©nĂ©ficier d'une sorte de protection magique et de glisser comme dans un rĂȘve malgrĂ© le fardeau qui pesait sur son Ă©paule. Sur la via Appia il abandonna le corps de Freddie derriĂšre un fragment de voĂ»te qui devait ĂȘtre tout ce qui restait d'un tombeau. patricien. Tom remonta le col de son manteau et hĂąta le pas. A midi il sortit acheter les journaux. Toute la presse parlait de l'affaire. Tom se sentait dĂ©primĂ©, traquĂ©. Puis la police Ă©tait venue le questionner Dickie Ă©tait le dernier Ă avoir vu Freddie. Le lendemain dans la derniĂšre page du dernier quotidien du soir il lut Barca affondata con macchie di sangue trovata nell'acqua poco profonda vicino a San Remo. Il lut l'article rapidement, plus terrorisĂ© que lorsqu'il avait descendu le corps de Freddie dans l'escalier ou que quand la police Ă©tait venue l'interroger. C'Ă©tait comme un cauchemar qui devenait rĂ©alitĂ©. La police Ă©tait maintenant sur les traces de Tom Ripley qui semblait avoir mystĂ©rieusement disparu, Dickie semblait ĂȘtre soupçonnĂ© du meurtre de Freddie et de Ripley. C'Ă©tait la fin de Dickie Greenleaf, il le savait. Il Ă©tait navrĂ© de redevenir Thomas Ripley, navrĂ© d'ĂȘtre de nouveau un pauvre type, de reprendre ses habitudes et de sentir que les gens le regardaient de haut, qu'il les ennuyait sauf quand il faisait le clown pour eux. Il Ă©tait dĂ©solĂ© de se retrouver comme il aurait eu horreur de remettre un complet rĂąpĂ©, sale, mal repassĂ©, qui n'Ă©tait dĂ©jĂ pas trĂšs rĂ©ussi quand il Ă©tait neuf. Tom fit ses bagages et partit pour Venise. Il y Ă©tait depuis quelques jours lorsque un article dans un journal avait attirĂ© son attention " La police recherche l'amĂ©ricain disparu. Dickie Greenleaf, l'ami de Freddie Miles assassinĂ© sur la Via Appia, a disparu aprĂšs un voyage en Sicile. Tant qu'il ne se serait pas prĂ©sentĂ© Ă la police pour se laver de tout soupçon, on pouvait considĂ©rer qu'il avait les apparences contre lui. La police de Rome l'avait Ă©galement convoquĂ© pour rĂ©pondre Ă certaines questions concernant la disparition de Tom Ripley, depuis sa convocation Mr Greenleaf semblait s'ĂȘtre volatilisĂ©. " Tom pensait qu'il devrait se prĂ©senter sans tarder Ă la police. Il n'avait pas peur, mais il se disait que se prĂ©senter sous l'identitĂ© de Thomas Ripley allait ĂȘtre une des choses les plus attristantes qu'il eĂ»t faites dans sa vie. Tout se passait comme il avait espĂ©rĂ© dans ses moments de plus fol optimisme la police n'avait rien contre lui, aucun soupçon. Tom se sentit soudain innocent et fort. Il avait envie de s'envoler tant il Ă©tait contentâŠâŠLes idiots ! Dire qu'ils avaient sans cesse tournĂ© autour du pot, sans jamais deviner. Et puis, le matin du 4 avril, il reçut un coup de tĂ©lĂ©phone de Marge. Elle Ă©tait Ă Venise, Ă la gare. Tom l'installa dans sa propre chambre et Marge referma sa porte pour faire la sieste aprĂšs le dĂ©jeuner. Tom tĂ©lĂ©phona Ă Mr Greenleaf qui Ă©tait arrivĂ© Ă Rome. Celui-ci se montra plus aimable que Tom ne l'avait escomptĂ©. " Je commence Ă croire que Dickie est mort. Je ne sais pas pourquoi mais ces italiens n'ont pas l'air de vouloir admettre cette possibilitĂ©. Ils se comportent comme des amateursâŠde vieilles dames jouant aux dĂ©tectives. Je n'ai jamais considĂ©rĂ© mon fils comme trĂšs Ă©quilibrĂ©, Tom. " Marge et Mr Greenleaf avaient acceptĂ© la thĂšse du suicide. Tom savait que, suicide ou fuite, dans l'un comme dans l'autre cas la conduite de Dickie paraĂźtrait Ă©galement rĂ©prĂ©hensible aux yeux de Mr. Greenleaf. Cher Mr. Greenleaf, En faisant ma valise hier, je suis tombĂ© sur une enveloppe que Richard m'avait remise Ă Rome et dont j'avais oubliĂ© l'existence. L'enveloppe contenait le testament de Richard, et il me laisse tout ce qu'il possĂšde. Je regrette seulement de ne plus avoir pensĂ© Ă cette enveloppe car cela nous aurait prouvĂ© depuis bien longtemps que Dickie avait l'intention d'attenter Ă ses jours. Que dois-je faire ? Ma prochaine adresse sera c/o American Express AthĂšnes GrĂšce. Bien sĂ»r c'Ă©tait un peu jouer avec le feu, se dit Tom. Le risque mĂȘme qu'il prenait en essayant de mettre le grappin sur tout ce que possĂ©dait Dickie, le danger de l'entreprise l'attirait irrĂ©sistiblement. Il s'ennuyait tant aprĂšs les mornes semaines passĂ©es Ă Venise oĂč chaque jour semblait mieux asseoir sa sĂ©curitĂ© et souligner la monotonie de son existence. Tom s'embarqua pour la GrĂšce. La police attendait sur les quais. Les policiers les bras croisĂ©s, le regardaient s'approcher. Tom esquissa un faible sourire. Tom se trouvait maintenant presque entre deux policiers, juste en face du Kiosque, et les deux hommes regardaient toujours droit devant eux, sans lui prĂȘter la moindre attention. A l'American Express il trouva une lettre de Mr Greenleaf Mon cher Tom, Comme vous le faites remarquer, ce testament semble hĂ©las ! indiquer que Richard s'est suicidĂ©. C'est une conclusion Ă laquelle nous avons fini par nous rĂ©signer. Ma femme estime comme moi que, quoi qu'ait pu faire Richard, nous devons respecter ses volontĂ©s. En ce qui concerne le testament, vous avez donc mon appui sans rĂ©serve. Avec tous nos meilleurs vĆux. Etait-ce une plaisanterie ? Ce n'Ă©tait pas une farce !C'Ă©tait bien Ă lui ! L'argent de Dickie, la libertĂ© ! Et comme tout le reste, c'Ă©tait une double libertĂ©, la sienne et celle de Dickie. " A donda, a donda ? demandait le chauffeur de taxi, essayant de parler italien. - A l'hĂŽtel, s'il vous plaĂźt, dit Tom. Il meglio albergo. Il meglio, il meglio ! " Commentaires Ce roman a Ă©tĂ© dĂ©fini par le The Times comme " superbement amoral " et a reçu le Grand Prix de littĂ©rature policiĂšre en 1957. Patricia Highsmith Ă©crit "Si un auteur de romans Ă suspense Ă©crit sur des meurtriers et des victimes, ces gens pris dans le tourbillon vertigineux d'Ă©vĂ©nements terribles, il doit faire mieux que dĂ©crire la brutalitĂ© et l'horreur. Il doit s'intĂ©resser Ă la justice, Ă sa prĂ©sence dans ce monde et aussi Ă son absence. Il doit s'intĂ©resser au bien et au mal, Ă la lĂąchetĂ© et au courage. Il doit s'intĂ©resser Ă ces forces autrement que pour faire avancer son intrigue dans la bonne direction. En un mot, ses personnages inventĂ©s doivent paraĂźtre rĂ©els. " Tom Ripley est quelqu'un qui n'a pas rĂ©ussi sa vie. Depuis qu'il est petit la malchance est au rendez-vous. Orphelin il a Ă©tĂ© Ă©levĂ© par sa tante Dottie qui ne l'aime guĂšre et le traite de fillette. A 17ans il s'enfouit de la maison et il est ramenĂ©, il recommencĂ© Ă 20 ans et cette fois il rĂ©ussit. Et pourtant Tom a toujours besoin de sa tante et de ses chĂšques minables. Patricia Highsmith Ă©crit " Il avait passĂ© tant de temps Ă haĂŻr tante Dottie et Ă chercher comment lui Ă©chapper qu'il n'avait plus eu assez de temps pour devenir adulte ". Ripley manque d'identitĂ©. Il veut ĂȘtre quelqu'un, mĂȘme s'il doit tricher ou voler. Ambitieux, il manque de remords. TrĂšs tĂŽt il Ă©prouve un sentiment d'injustice. Il se sait intelligent mais il n'arrive pas Ă mettre Ă profit ses multiples talents. Lorsque l'occasion lui est donnĂ©e de changer de vie il sait qu'il recommence Ă zĂ©ro. Tom Ripley est malheureux et ressemble Ă ces psychopathes qui ont des accents rĂ©currents de dĂ©pression et d'hypocondrie, mais il maĂźtrise l'aliĂ©nation et la dĂ©rive. Tom s'ennuie avec sa propre vie et a une envie explosive de chance et de puissance. Il occupe une position faible dans le grand jeu de la vie. C'est pourquoi il se sent justifiĂ© lorsqu'il adopte les moyens qu'il considĂšre nĂ©cessaires pour poursuivre son but. Psychologiquement inhumain dans le sens le plus profond, ses Ă©motions et sa conscience ont Ă©tĂ© amputĂ©es et remplacĂ©es par des imitations fantĂŽmes. Impossible de percer sa façade. Son identitĂ© sexuelle n'est pas entiĂšrement formĂ©e. Patricia Highsmith fait dire Ă son personnage " Je n'arrive pas Ă dĂ©cider si je prĂ©fĂšre les hommes ou les femmes, alors je songe Ă renoncer aux deux. ". Tom est Ă©galement Ă la recherche d'une famille. En Dickie il aperçoit le frĂšre qu'il n'a jamais eu. Tom Ă©prouve tout d'abord pour Dickie Greenleaf une sorte de sentiment mĂȘlĂ© d'affection et de haine. Mais Dickie est cruel et ne cache pas Ă Tom son soulagement de le voir partir et dĂ©commande avec dĂ©sinvolture des plans qu'ils ont fait ensemble. Lorsque Tom se sent exclu de sa vie et lorsque Marge et Dickie le laissent peu Ă peu en dehors de leurs prĂ©paratifs de dĂ©part il sent qu'il est tout seul. Alors un sentiment furieux de jalousie s'empare de lui. Puisque Dickie ne veut pas partager sa vie avec lui, il va s'emparer de la sienne et prendre son identitĂ©, il va devenir lui-mĂȘme Dickie Greenleaf et faire tout ce que fait Dickie. Il s'identifie Ă tel point Ă Dickie qu'il Ă©change l'expression timide et un peu affolĂ©e de Tom Ripley contre l'assurance, l'humeur et le tempĂ©rament de son ami. Il rĂ©pĂšte soigneusement ce rĂŽle et il a l'impression qu'il a le monde entier pour public et c'est une impression qui le stimule car la moindre erreur peut ĂȘtre catastrophique. " Cela donnait Ă son existence une atmosphĂšre particuliĂšrement dĂ©licieuse de puretĂ©, un peu comme ce qu'Ă©prouve un bon comĂ©dien quand il joue un rĂŽle important sur une scĂšne, avec la conviction que personne d'autre ne pourrait mieux que lui le tenir. Et pourtant il est seul, et le jeu qu'il joue est un jeu solitaire. Tom ne perd jamais le sens des rĂ©alitĂ©s. Tandis qu'il fusionne graduellement avec l'objet de son Ă©mulation admirative, il peut toujours faire la diffĂ©rence. Et alors qu'il assume le nom de son ami, qu'il porte ses vĂȘtements, encaisse ses chĂšques, il sait que ses actes sont illĂ©gaux. Patricia Highsmith a explorĂ© la psychologie, la culpabilitĂ© et le comportement anormal d'un individu dans un monde sans terre morale ferme Par un rĂ©seau d'observations minutieuses, souvent cruelles, Patricia Highsmith met en place un scĂ©nario Ă©touffĂ© qui conduit Ă un dĂ©nouement d'une logique implacable. Le propos est centrĂ© sur le comportement et la psychologie du coupable, vu comme une victime. La violence ne se dĂ©clenche que lorsque la folie gagne le hĂ©ros menacĂ© de perdre ses repĂšres. Mr Ripley sort en 1955, et ses aventures devaient sĂ©duire des cinĂ©astes comme RenĂ© ClĂ©ment Plein Soleil en 1956 avec Alain Delon et Marie LaforĂȘt. Dans cette version la fin est " morale ", car il se fait prendre, contrairement Ă ce qui se passe dans le roman. Un remake de ce succĂšs a Ă©tĂ© tournĂ© en l'an 2000, Le talentueux Mr. Ripley, avec Matt Damon et Gwyneth Paltrow. Le film a Ă©tĂ© dirigĂ© par Antony Minghella. Ripley a inspirĂ© le film de Wim Wenders Friend.1977 Biographie Cet Ă©crivain classĂ©, Ă son corps dĂ©fendant, comme auteur de romans policiers, revendique pour maĂźtres Henry James et DostoĂŻevski. DĂ©bouchant souvent sur le fantastique L'Amateur d'escargot, 1975, ou Catastrophes, 1987, le rĂ©cit peut atteindre l'horreur, comme dans Le Journal d'Edith 1977 qui relate la lente dĂ©composition d'une AmĂ©ricaine ordinaire. Ce texte, qu'elle qualifie de " livre sur le mĂ©tier de femme", contient une phrase que Patricia Highsmith a faite sienne " Ne pense pas, mais avance. " Autre livre Ă part, publiĂ© sous le pseudonyme de Claire Morgan, Les Eaux dĂ©robĂ©es 1952 est un plaidoyer en faveur des lesbiennes." Patricia Highsmith est une femme d'angoisse et de mystĂšres. La reine amĂ©ricaine du polar habitait Ă Locarno, dans le Tessin. Elle est nĂ©e Mary Patricia Plangman en 1921, Ă Fort Worth dans le Texas. Ses parents, deux crĂ©ateurs publicitaires, se sont sĂ©parĂ©s avant sa naissance. Son pĂšre Ă©tait de descendance allemande et elle ne l'a rencontrĂ© qu'Ă l'Ăąge de douze ans, le nom de famille Highsmith Ă©tait de son beau pĂšre. Sa mĂšre n'Ă©tant pas particuliĂšrement aimante, Patricia est en fait Ă©levĂ©e par sa grand-mĂšre, Ă New York. Elle manifeste trĂšs tĂŽt de rĂ©els talents pour la peinture et la sculpture. Mais plus que tout, la jeune fille veut Ă©crire. C'est Ă cette Ă©poque qu'elle commence Ă Ă©crire des nouvelles. Elle Ă©tudie Ă la Julia Richmond Highschool de New York et obtient sa licence en latin, anglais et grec en 1942. Elle en termine avec ses Ă©tudes en 1942 pour gagner sa vie, d'abord dans une agence de publicitĂ©, puis comme scĂ©nariste de bandes dessinĂ©es. En 1944, elle place sa premiĂšre nouvelle, L'HĂ©roĂŻne, dans la prestigieuse revue Harper's Bazaar. Puis elle s'attaque avec acharnement Ă son premier roman. L'Inconnu du Nord-Express paraĂźt en 1950, immĂ©diatement saluĂ© par la critique. Ce rĂ©cit a donnĂ© la tonalitĂ© Ă ses romans, dans lesquels deux mondes diffĂ©rents se mĂȘlent et la frontiĂšre entre les personnes normales et anormales est vague et peut-ĂȘtre inexistante. "N'importe qui peut assassiner. C'est une question de circonstances, cela n'a rien Ă voir avec le tempĂ©rament!. Quiconque. MĂȘme votre grand-mĂšre ". Alfred Hitchcock en acquiert les droits pour le cinĂ©ma le bougre a cachĂ© son nom dans la transaction pour ne payer que 7 500 dollars ! Le succĂšs du film assure la notoriĂ©tĂ© Ă la demoiselle de 29 ans. Le livre et le film sont considĂ©rĂ©s classique dans le domaine de suspens. C'est lors d'un voyage en Europe en 1951 que naĂźt son futur grand personnage et double de fiction Tom Ripley, dandy bisexuel, amateur d'art et faussaire, criminel cynique mais attirant. Le cinĂ©ma s'est en tout cas rĂ©galĂ© de ses romans d'angoisse et de ses puzzles psychologiques Wim Wenders adapte Ripley s'amuse pour L'Ami amĂ©ricain; Michel Deville Eaux profondes et d'autres cinĂ©astes s'inspirent de ses Ćuvres, Claude Chabrol adapte Le Cri du Hibou. S'ils sont tous europĂ©ens, est-ce parce que cette AmĂ©ricaine est plus apprĂ©ciĂ©e de ce cĂŽtĂ© de l'Atlantique, oĂč elle vit depuis 1952 ? Sous le pseudonyme de Claire Morgan, elle Ă©dite en 1953 Carol, qui se vend Ă presque un million d'exemplaires. Le ton cruel et mystĂ©rieux des romans de l'Ă©crivain amĂ©ricain a sĂ©duit le grand public. Souvent dans ses romans il est question d'identitĂ©, d'effacement et double personnalitĂ©. Patricia Highsmith poursuit la sĂ©rie des Ripley avec notamment Rypley et les ombres en 1970, Sur les pas de Ripley en 1980 et Ripley entre deux eaux en 1991. A partir de 1963, Patricia Highsmith parcourt l'Europe, se pose un temps en Cornouailles, puis en France dans les annĂ©es 1970. L'Ă©crivain - admirĂ©e par Graham Greene - se retire alors dans une maison isolĂ©e proche de Locarno, dans le canton du Tessin au climat mĂ©diterranĂ©en. Elle poursuit son Ćuvre, vivant toujours seule car elle ne supporte pas la moindre prĂ©sence humaine quand elle Ă©crit elle se passionne en revanche pour les animaux, fouillant toujours plus profond les tourments de l'Ăąme de ses ĂȘtres de fiction apparemment ordinaires, mais plus sĂ»rement effroyables. Cette exploration l'intĂ©resse bien plus que les intrigues criminelles. "Je n'ai aucun goĂ»t pour les romans de dĂ©tection", rappelait celle qui jamais ne lut Conan Doyle ou Agatha Christie. Highsmith s'est Ă©teinte le 4 fĂ©vrier 1995, Ă 74 ans. La romanciĂšre, qui a publiĂ© 22 romans et 7 nouvelles a lĂ©guĂ© aux Archives littĂ©raires suisses une collection de plus de 250 textes inĂ©dits. Dans l'histoire des femmes, annĂ©e aprĂšs annĂ©e de 1900 Ă 1989, intitulĂ©e le XXe siĂšcle des femmes, Florence Montreynaud prĂ©sente l'Ă©crivain amĂ©ricain Patricia Highsmith dans un article titrĂ© "Meurtres anglais" Elle a rĂ©ussi Ă crĂ©er son propre univers, un univers oĂč nous pĂ©nĂ©trons chaque fois avec un sentiment personnel de danger " Graham Greene. Il y a en effet un sentiment de menace derriĂšre la plupart des romans de Highsmith. Parfois ses histoire courtes, puissantes et refroidissantes laissent percer l'idĂ©e que le monde est plus dangereux que ce qu'on avait imaginĂ©. Russel Harrison a suggĂ©rĂ© que la fiction de Highsmith dĂ©montre des Ă©lĂ©ments d'existentialisme comme liĂ©s Ă Sartre et Ă Camus. Origine du roman policier Polar, suspense, thriller, roman noir⊠à quelques nuances prĂšs, derriĂšre ces appellations se cache un genre bien Ă part, et Ă part entiĂšre, de la littĂ©rature celle dite policiĂšre. Si son origine remonte Ă la nuit des temps avec des rĂ©miniscences d'enquĂȘtes dans la tragĂ©die grecque et les lĂ©gendes arabes, et bien plus tard dans le Zadig de Voltaire, la naissance du genre date du milieu du XIXe siĂšcle, dans le sillage du roman gothique et des romans-feuilletons. L'invention de la littĂ©rature policiĂšre est attribuĂ©e Ă Edgar Allan Poe aux Ătats-Unis, tandis qu'Ă la mĂȘme Ă©poque, en France, les Ćuvres d'Alexandre Dumas, Paul FĂ©val, Victor Hugo, EugĂšne Sue et, bien sĂ»r, HonorĂ© de Balzac et Ămile Gaboriau, font figure de rĂ©fĂ©rence pour annoncer l'effort d'une littĂ©rature qui emprunte aux faits divers d'une sociĂ©tĂ© en Ă©bullition. LittĂ©rature populaire par excellence, elle s'est considĂ©rablement dĂ©veloppĂ©e en un siĂšcle et demi et nous laisse aujourd'hui une abondante bibliothĂšque noire oĂč les noms de Sherlock Holmes A. Conan Doyle et de Philip Marlowe R. Chandler, d'Hercule Poirot A. Christie et de FantĂŽmas M. Allain et P. Souvestre, d'ArsĂšne Lupin M. Leblanc et de Nestor Burma L. Malet, de Sam Spade D. Hammet et de Jules Maigret G. Simenon jusqu'aux hĂ©ros contemporains du nĂ©o-polar. Edgar Allan Poe 1809-1849, poĂšte, journaliste et Ă©crivain amĂ©ricain, a Ă©tĂ© dĂ©couvert en France grĂące aux traductions de Baudelaire et de MallarmĂ©. Il publie ses premiers contes dans The Courrier Ă partir de 1832 et devient critique et rĂ©dacteur, puis directeur pour plusieurs journaux. En avril 1841, il fait paraĂźtre dans le Graham's Magazine de Philadelphie une nouvelle intitulĂ©e Double assassinat dans le rue Morgue dont chacun s'accorde Ă dire qu'il s'agit du premier rĂ©cit de dĂ©tection criminelle mettant en scĂšne, avec le Chevalier Dupin, le premier archĂ©type du dĂ©tective privĂ© amateur. Un Sherlock Holmes avant la lettre ! Mais c'est en France qu'Edgar Poe a trouvĂ© ses influences en s'inspirant du personnage de Vidocq ancien bagnard devenu chef de la SĂ»retĂ© Ă partir de 1811 et des rĂ©cits d'HonorĂ© de Balzac 1799-1850, s'appuyant eux-mĂȘmes sur les mĂ©moires de Vidocq parues en 1828. DĂšs le PĂšre Goriot 1833, en effet, c'est sous son nom de Vautrin que Vidocq apparaĂźt dans l'Ćuvre de Balzac. Edgar Poe, lui, en nommant son hĂ©ros Charles-Auguste Dupin, puise Ă©galement dans l'histoire rĂ©elle de Vidocq en lui empruntant le nom d'un mathĂ©maticien français citĂ© par le chef de la Police dans ses "mĂ©moires". 1841 est Ă©galement l'annĂ©e oĂč Balzac publie, dĂšs le mois de janvier, en feuilleton dans le journal Le Commerce, Une tĂ©nĂ©breuse affaire. Ce rĂ©cit, pour autant peu considĂ©rĂ© comme le premier du genre, est donc antĂ©rieur au Double assassinat. Laissons les exĂ©gĂštes se disputer sur la paternitĂ© du polar pour n'en retenir qu'une seule certitude le genre est bien nĂ© en l'an 1841, parallĂšlement sur l'Ancien et le Nouveau Continent ! DĂšs lors l'exercice de style intĂ©resse de nombreux Ă©crivains du XIXe, Ă commencer par Ămile Gaboriau 1832-1873 qui le dĂ©veloppera comme un genre Ă part entiĂšre. Pour la petite histoire, Gaboriau avait Ă©tĂ© dans sa jeunesse le secrĂ©taire de Paul FĂ©val auteur des romans de cape et d'Ă©pĂ©e Le Bossu, Les Habits noirsâŠ. Le Crime d'Orcival, Le Dossier 113, La Corde au cou, mettent en scĂšne l'inspecteur Lecocq, premier policier de la littĂ©rature policiĂšre Ă utiliser la dĂ©duction logique et l'examen des indices, avec moulage d'empreintes, Ă©laboration des plans des lieux du crime⊠Le vĂ©ritable enquĂȘteur est nĂ©. Tout est fait alors pour annoncer la naissance du gĂ©nie de l'intuition et de la dĂ©duction Sherlock Holmes. Arthur Conan Doyle 1859-1930, mĂ©decin et romancier Ă©cossais, invente son cĂ©lĂšbre dĂ©tective en 1887 avec Une Ă©tude en rouge, roman publiĂ©, comme il Ă©tait coutume Ă l'Ă©poque, en feuilleton dans un journal. AprĂšs quelques aventures et seulement six annĂ©es d'existence, Conan Doyle dĂ©cide de faire mourir son hĂ©ros dans Le Dernier problĂšme 1893, mais il est contraint de le ressusciter dix ans plus tard avec La Maison vide, 1903, les lecteurs anglais ayant considĂ©rĂ© cette mort prĂ©maturĂ©e comme une catastrophe nationale ! Gaston Leroux 1838-1927 et son fameux reporter-dĂ©tective Rouletabille illustre brillamment le propos avec Le MystĂšre de la chambre jaune 1907 et Le Parfum de la dame en noir 1909. Mais c'est surtout Agatha Christie 1890-1976 qui a portĂ© l'exercice jusqu'Ă en faire une spĂ©cialitĂ© anglaise. Avec elle, le roman policier devient un jeu cĂ©rĂ©bral dans lequel le lecteur est appelĂ© Ă participer. Ă lui de dĂ©cortiquer l'intrigue et de relever les moindres indices afin de dĂ©couvrir la clef de l'Ă©nigme avant le terme de l'ouvrage. Ă la mĂȘme Ă©poque, ArsĂšne Lupin, sous la plume de Maurice Leblanc 1864-1941, sĂ©duit avec sa personnalitĂ© de gentleman cambrioleur, narguant la police et dĂ©troussant les riches, tout en dĂ©nouant des intrigues Ă la place de la Justice. Il dĂ©chiffre avec une extrĂȘme aisance les messages codĂ©s et excelle dans l'art du dĂ©guisement et des intrusions les plus discrĂštes. Ses mĂ©faits sont toujours pleins d'inventivitĂ© et ne manquent jamais d'Ă©lĂ©gance. En 1911, deux journalistes sportifs, Pierre Souvestre et Marcel Allain, vont crĂ©er un anti-Lupin FantĂŽmas, le gĂ©nie du mal, qui deviendra trĂšs vite populaire jusqu'Ă connaĂźtre un succĂšs sans prĂ©cĂ©dent et qui sĂ©duira les milieux littĂ©raires. Apollinaire, Cendras, Cocteau, Artaud, et plus tard Queneau, furent des inconditionnels. Les premiĂšres annĂ©es du XXe siĂšcle sont dĂ©cidĂ©ment riches en Ă©vĂ©nements littĂ©raires pour l'essor du roman policier. En 1927, Albert Pigasse crĂ©e la collection Le Masque -premiĂšre collection policiĂšre française- en commençant par traduire les romans d'A. Christie. Comme en France avec les romans-feuilletons, les Ătats-Unis ont connu leurs publications de romans populaires avec les dime-novels, fascicules vendus au prix unique de 10 cents, soit un dime, qui proposaient chaque semaine un rĂ©cit d'aventure. Les dime-novels sont les ancĂȘtres des fameux pulps qui apparaissent au dĂ©but des annĂ©es 1920. C'est au sein de ces magazines aux couvertures aguichantes, et plus particuliĂšrement du pulp Black Mask que va Ă©merger, dans un climat social propice, l'Ă©cole du roman noir amĂ©ricain, avec Dashiell Hammet pour pĂšre fondateur. Hammett inaugure une longue sĂ©rie de dĂ©tectives lĂ©gendaires, comme ce sera le cas plus tard dans Le Faucon de Malte avec Sam Spade. Raymond Chandler 1888-1959, lui aussi issu de Black Mask, publie son premier roman en 1939, Le Grand sommeil, avec l'apparition du dĂ©tective Philip Marlowe. L'AmĂ©rique des annĂ©es 20 Ă 40 est celle de la crise, de la Prohibition, de la corruption, des gangsters, de la violence au quotidien. C'est dans ce climat sordide et cynique que le roman noir ne pose plus ou peu la question " Qui a tuĂ© ? " mais plutĂŽt celle de savoir pourquoi y a-t-il eu un meurtre. Comme aux Ătats-Unis une vingtaine d'annĂ©es plus tĂŽt, c'est bien Ă©videmment le contexte politico-social qui inspire l'Ă©volution de la littĂ©rature policiĂšre, du genre " Ă Ă©nigme " Ă celui de " roman noir ". Au cours de la pĂ©riode sombre de l'Occupation, un jeune homme de 34 ans, issu du mouvement des surrĂ©alistes, publie 120, rue de la Gare. Avec cette premiĂšre aventure de Nestor Burma, LĂ©o Malet 1909-1996 ouvrait alors la porte d'une nouvelle forme d'enquĂȘte policiĂšre, davantage ancrĂ©e dans la rĂ©alitĂ© brute. AprĂšs la LibĂ©ration, en 1945, Marcel Duhamel -un autre surrĂ©aliste ! - crĂ©e la SĂ©rie Noire aux Ă©ditions Gallimard pour traduire des auteurs anglo-saxons.. Dans les annĂ©es 50, des auteurs tels que Albert Simonin, Auguste Le Breton ou encore JosĂ© Giovanni, amĂšnent au roman noir le langage argotique empruntĂ© au " milieu ", lequel est abondamment prĂ©sent dans leurs Ćuvres. C'est la grande Ă©poque des malfrats et des tractions-avant, des casses et des Ă©vasions, celle de Touchez pas au grisbi !, Le Cave se rebiffe, Le Rouge set mis, Du rififi chez les hommes, Razzia sur la chnouf, Le Trou, Le Doulos⊠qui inspirent aussi le cinĂ©ma de l'Ă©poque. Enfin, on ne peut pas parler de littĂ©rature policiĂšre francophone sans Ă©voquer le Belge Georges Simenon 1903-1989 dont le nom, ainsi que celui de son commissaire Maigret restent, dans la mĂ©moire populaire, indissociablement liĂ©s au polar, au sens gĂ©nĂ©rique du terme. De mĂȘme, l'inclassable FrĂ©dĂ©ric Dard et son personnage fĂ©tiche San-Antonio tient une place Ă part dans le paysage de la littĂ©rature policiĂšre. Créée en 1952 avec RĂ©glez lui son compte en pastichant les polars de Peter Cheyney, la sĂ©rie devient vite trĂšs populaire et compte aujourd'hui plus de 150 titres. En marge de la sĂ©rie San-Antonio, FrĂ©dĂ©ric Dard est Ă©galement l'auteur de quelques excellents titres dans la veine du roman noir Les Salauds vont en enfer, Coma, Le Bourreau pleureâŠ. C'est au dĂ©but des annĂ©es 70 qu'apparaĂźt le nĂ©o-polar avec pour chef de file Jean-Patrick Manchette 1942-1995. Dans les annĂ©es 68 le roman noir devient politiquement militant et socialement engagĂ©. DĂšs le dĂ©but du cinĂ©ma la littĂ©rature policiĂšre a inspirĂ© les tourneurs de manivelle et l'histoire du septiĂšme art a toujours suivi l'Ă©volution du genre dans chacune de ses Ă©poques. Aux Ătats-Unis Ă©galement les nouveaux cinĂ©astes empruntent Ă la richesse de la production littĂ©raire du genre. La liste est longue et en constante Ă©volution, prouvant bien que la littĂ©rature policiĂšre et cinĂ©ma font bon mĂ©nage. VidĂ©os Adaptation cinĂ©matographique Plein Soleil est un film rĂ©alisĂ© par RenĂ© ClĂ©ment, sorti sur les Ă©crans le 10 mars 1960 d'aprĂšs le roman de Patricia Highsmith The Talented Mr. Ripley Alain Delon Tom Ripley/Philippe Greenleaf Maurice Ronet Philippe Greenleaf Marie LaforĂȘt Marge Duval Musique Nino Rota Le Talentueux Mr Ripley The Talented Mr. Ripley est un film amĂ©ricain rĂ©alisĂ© par Anthony Minghella, sorti en 1999. Quarante ans aprĂšs le film de RenĂ© ClĂ©ment, avec Alain Delon, Anthony Minghella adapte le roman de Patricia Highsmith, Mr Ripley, plus connu en France sous le nom de Plein soleil. Au final, on retrouve un thriller machiavĂ©lique avec le trio Matt Damon, Jude Law et Gwyneth Paltrow, ainsi qu'une bande originale exceptionnelle emmenĂ©e par les plus grands noms du jazz. A noter Ă©galement que l'adaptation de Minghella est plus proche du roman d'Highsmith, notamment en ce qui concerne l'ambiguĂŻtĂ© de l'orientation sexuelle du personnage jouĂ© par Matt Damon. Musique Gabriel Yared Matt Damon Tom Ripley Gwyneth Paltrow Marge Sherwood Jude Law Dickie Greenleaf Retour Ă la page d'accueil Retour Ă l'index de littĂ©rature
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INFORMATION IMPORTANTE Vous trouverez dans cette section tous les documents distribuĂ©s en cours FICHE CLAVIER, FICHE DE NOTATION, CHANTS, MORCEAUX, LEĂONS... pour les imprimer si besoin. Ăgalement les vidĂ©os des chansons Ă apprendre, les Ă©coutes faĂźtes en classe, les tutoriels clavier avec Synthesia...Aussi, pour toute autre demande ou information, n'hĂ©sitez pas Ă me contacter par mail Ă l'adresse suivantemusiqueaucollegedeverneuil LANDEGHEM ANNĂE SCOLAIRE 2019-2020 PRODUCTION/CHANT/CLAVIER Notre nouveau chant, Let it be est ci-dessous en vidĂ©os avec paroles, en karaoke ainsi que la version Synthesia clavier Ă deux mains PRODUCTION/CHANT Notre nouveau chant est A la faveur de l'automne, du chanteur/auteur/compositeur français TĂ©tĂ©, dont voici ci-dessous la fiche, le vidĂ©oclip original et la version karaoke d'entraĂźnement ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION Dans les extraits ci-dessous, les artistes ses sont engagĂ©s contre la sĂ©grĂ©gation aux Etats-Unis Billie HOLLIDAY interprĂšte en 1939 le cĂ©lĂšbre Strange fruit Ă©crit par Abel MEEROPOL dĂ©nonçant les lynchages dans le Sud du pays, chanson reprise par Nina SIMONE en 1965, Beth HART & Joe BONAMASSA en 2013, Annie LENNOX en 2014 entre autre ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION Dans l'extrait ci-dessous, Nina SIMONE dĂ©nonce la sĂ©grĂ©gation/les violences aux Etats-Unis dans Mississippi goddamn en 1964 rĂ©fĂ©rence Ă l'assassinat de Medgar Evers en 1963 Ă Jackson et l'attentat dans une Ă©glise de Birmingham le 15 septembre 1963 faisant 4 victimes jeunes filles Vous trouverez ci-dessous un site d'informations complĂ©mentaires faits historiques sur la sĂ©grĂ©gation raciale amĂ©ricaine, traduction des paroles de la chanson... PRODUCTION/CHANT LA MUSIQUE DE PROTESTATION/RESISTANCE Notre nouveau chant est Bella ciao, chant de la rĂ©sistance italienne repris de trĂšs nombreuses fois dont voici la fiche ci-dessous avec l'interprĂ©tation par Yves Montand ainsi que dans la sĂ©rie La casa de Papel et Ă©galement une explication historique en vidĂ©o ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION/RESISTANCE LE CHANT DES PARTISANS est composĂ© le 30 Mai 1943 par Anna Marly musicienne d'origine russe immigrĂ©e en Angleterre, sur des paroles de Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon. La France est sous lâoccupation allemande dĂšs Mai 1940 le rĂ©seau de la RĂ©sistance se met alors en place et le 18 Juin 1940, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle a appelĂ© Ă la radio BBC les Français qui avaient une quelconque compĂ©tence militaire Ă venir le rejoindre Ă Londres. Ceux qui ont rĂ©pondu Ă son appel sont classĂ©s comme membres de la "France libre" ou rĂ©sistants de l'extĂ©rieur. Les chefs de la RĂ©sistance cherchaient alors un chant capable dâunir au mieux les combattants de lâombre. Ils choisiront ainsi ce Chant des partisans, qui deviendra le gĂ©nĂ©rique sifflĂ© de l'Ă©mission "Honneur et patrie" sur la BBC, et qui sera le signe de reconnaissance des rĂ©sistants dans le maquis. Simple mais efficace, il est constituĂ© de 5 couplets, organisĂ©s en quatrains, avec des rimes plates ex AABB. La mĂ©lodie est facilement mĂ©morisable et s'Ă©tend sur un ambitus rĂ©duit 1 octave, ce qui permet, comme la plupart des hymnes patriotiques, de le chanter aisĂ©ment. De nombreux artistes trĂšs cĂ©lĂšbres ont interprĂ©tĂ© Le chant des partisans Anna Marly en 1943, Joan Baez en 1973 Ă New York, Les chĆurs de lâArmĂ©e rouge Ă Paris en 1976. Voici le texte ci-dessous en piĂšce jointe. Ci-dessous deux versions vidĂ©o Ă©galement trĂšs cĂ©lĂšbres Yves Montand et le groupe Zebda en 2000 dans une version rythmĂ©e, en live, intitulĂ©e MotivĂ©s ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION En complĂ©ment, voici trois extraits de musique et un passage de film en lien Ă notre leçon - Aux armes et caetera de Serge Gainsbourg en 1979, hommage Ă La Marseillaise façon reggae - Hurricane de Bob Dylan, chant de contestation de l'injustice amĂ©ricaine Rubin "Hurricane" Carter envoyĂ© en prison pour un crime qu'il n'avait pas commis - God save the queen des Sex Pistols en 1977, ou la contestation de la monarchie par de jeunes punks londoniens - Discours final de Charlie Chaplin dans Le dictateur, ou la satirique contestataire du pouvoir nazi de cette pĂ©riode ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION La prestation de Jimi Hendrix au festival amĂ©ricain de Woodstock reste un symbole du mouvement hippie "Peace and love" de la fin des annĂ©es 1960, en interprĂ©tant l'hymne amĂ©ricain The star spangled banner de maniĂšre personnelle rock, solo de guitare accompagnĂ© de la batterie, glissendi reprĂ©sentant les bombes lĂąchĂ©es par les avions B-52 lors de la guerre du Vietnam une protestation musicale d'un gĂ©nie de la guitare Ă©lectrique ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION En complĂ©ment de notre leçon, voici des oeuvres d'art en lien avec la guerre du Vietnam - la photographie La jeune fille Ă la fleur de Marc Riboud 1967 - la bande-annonce du film Hair film sur une communautĂ© hippie ainsi que la chanson qui termine l'oeuvre de Milos FORMAN Let the sunshine - l'extrait de l'attaque d'hĂ©licoptĂšres avec la musique de Richard WAGNER La chevauchĂ©e des Walkyries dans le film Apocalypse now de Francis Ford Coppola 1979 PRODUCTION/CHANT Notre premier chant est une composition des Beatles Yesterday, avec ci-dessous la version originale puis les reprises par Boyz 2 Men, Himesh Patel dans le film du mĂȘme nom et Frank "The voice" Sinatra ANNEE SCOLAIRE 2018-2019 ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION Pour continuer avec le reggae, voici deux morceaux de Bob Marley 1945-1981 Get up Stand up, chant de contestation contre l'oppression blanche et le racisme en JamaĂŻque, puis No Woman no cry. Les racines du reggae sont alors le menton et le ska, dont voici ci-dessous deux extraits Ă©galement avec Rich man de Stanley Beckford mento et Dance the ska ska de The skatalites CHANT/PRODUCTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION Le chant NĂ© en 17 Ă Leidenstadt nous fait rĂ©flĂ©chir sur l'Histoire Ă travers 3 situations la Seconde Guerre Mondiale, la guerre civile en Irlande du Nord et l'apartheid en Afrique du sud. Voici un montage vidĂ©o d'un internaute ainsi que la version karaoke PRODUCTION/CHANT/CLAVIER Notre nouveau chant ci-dessous est composĂ©/interprĂ©tĂ© par le groupe allemand FOOL'S GARDEN en 1995 Lemon tree, avec la version originale et la version karaoke d'entraĂźnement ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATION Dans les extraits ci-dessous, les artistes ses sont engagĂ©s contre la sĂ©grĂ©gation aux Etats-Unis Billie HOLLIDAY interprĂšte en 1939 le cĂ©lĂšbre Strange fruit Ă©crit par Abel MEEROPOL dĂ©nonçant les lynchages dans le Sud du pays, chanson reprise par Nina SIMONE en 1965, Beth HART & Joe BONAMASSA en 2013, Annie LENNOX en 2014 entre autre ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE OPERATIQUE Dans les extraits ci-dessous, l'opĂ©ra fait partie intĂ©grante du scĂ©nario en image et en musique bien sĂ»r, tant dans un film d'action tel que Mission impossible Rogue nation de Christophe McQuarrie 2015 avec un extrait de l'opĂ©ra Turandot de Puccini que dans deux drames tels que Le talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella 1999 avec un extrait de l'opĂ©ra EugĂšne OnĂ©guine de Tchaikovsky et Philadelphia de Jonathan Demme 1993 avec un extrait de l'opĂ©ra AndrĂ©a ChĂ©nier d'Umberto Giordano PRODUCTION/CREATION SONORE MUSIQUE OPERATIQUE ET CINEMA Au deuxiĂšme trimestre, les Ă©lĂšves devront sonoriser l'extrait vidĂ©o ci-dessous, en crĂ©ant leur bande originale sur Audacity enregistrement de dialogues, musiques, effets sonores, bruitages.... Il s'agit du film Une nuit Ă l'opĂ©ra 1935 des Marx Brothers LECON/ECOUTE/PERCEPTION MUSIQUE OPERATIQUE ET CINEMA Notre nouvelle leçon nous conduit Ă Ă©tudier un extrait du film Le 5Ăšme Ă©lĂ©ment, avec l'analyse dĂ©taillĂ©e de la scĂšne ci-dessous extrait de l'opĂ©ra Lucia di Lammermoor de Donizetti ainsi que Diva dance de la bande originale composĂ©e par Eric Serra CHANT/CLAVIER/PRODUCTION MUSIQUE OPERATIQUE ET CINEMA Notre nouveau chant/morceau de clavier est un "tube" de l'opĂ©ra L'amour est un oiseau rebelle, extrait de Carmen de Georges Bizet, dans son interprĂ©tation ici par le Metropolitan opera avec Elina Garance en Carmen LECON/ECOUTE/PERCEPTION MUSIQUES URBAINE/DU QUOTIDIENA l'image de Steve Reich dans City life ou bien de Pierre Henry dans Variations pour une porte et un soupir en 1963 musique contemporaine "concrĂšte" ci-dessous, le guitariste David Gilmour a incorporĂ© lui aussi dans son morceau rock Rattle that rock un son bien connu du quotidien le jingle sonore de la SNCF ci-dessous en version live Ă PompĂ©i en 2016 PRODUCTION/CHANTNew York avec toi chanson du groupe français TĂ©lĂ©phone, ci-dessous dans sa version originale puis karaoke d'entraĂźnement, avec la fiche de cours en .pdf PRODUCTION/CHANTNew Amsterdam composition de Moondog, ce chant est un hymne Ă la ville de New York LECON/ECOUTE/PERCEPTION MUSIQUES URBAINE/DU QUOTIDIENCity Life "Vie de la ville" musique contemporaine de style minimaliste musique "rĂ©pĂ©titive", elle fut composĂ©e en 1995 par Steve Reich nĂ© en 1936, 2 ans aprĂšs le premier attentat du World Trade Center de New ci-dessous les fiches de cours avec correction, le thĂšme de rĂ©pĂ©tition rapide dans le 1er mouvement "Check it out", le fichier MIDI du thĂšme de City Life avec la vidĂ©o tutoriel Synthesia correspondante, les vidĂ©os de la 1Ăšre partie du reportage Arte sur la composition de l'oeuvre et l'interprĂ©tation en public les 5 mouvements LECON/ECOUTE/PERCEPTION MUSIQUES DES VILLES/DE LA CAMPAGNE"The Great Animal Orchestra Symphony" du compositeur Richard Blackford et de l'ingĂ©nieur du son Bernie Krause musique mĂȘlant des instruments acoustiques et les sons enregistrĂ©s d'animaux sauvages au moyen d'un clavier avec les sons prĂ©-enregistrĂ©s PRODUCTION/CHANT/MORCEAU DE CLAVIERSummer nights extrait de la comĂ©die musicale Grease crĂ©ation sur scĂšne Ă Broadway en 1972, ce chant est un duo entre Sandy Young et Danny Zuko avec leurs groupes d'amis ci-dessous - la fiche distribuĂ©e en classe- la version filmĂ©e 1978 avec John Travolta Danny et Olivia Newton-John Sandy- la version théùtrale filmĂ©e 2016 en direct avec Aaron Tveit Danny, Julianne Hough Sandy et Vanessa Hudgens Betty Rizzo - la version avec paroles pour son apprentissage- le fichier MIDI du morceau pour le faire jouer par le logiciel Synthesia- la version Synthesia pour l'introduction de clavier aux deux mains ANNEE SCOLAIRE 2017-2018 ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE DE PROTESTATIONLes Ă©coutes suivantes nous font dĂ©couvrir l'univers musical de la JamaĂŻque, dans le cadre de la musique de contestation- Le reggae de Bob Marley avec Get up stand up et No woman no cry- Le mento avec le titre Rich man de Stanley Beckford- Le ska avec le titre Dance the ska du groupe The skatalites CHANT/PRODUCTION LA MUSIQUE DE PROTESTATIONLe chant de Jean-Jacques Goldman NĂ© en 17 Ă Leidenstadt date de 1990 et a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© par Jean-Jacques Goldman, Carol Fredericks et Michael Jones. Il dĂ©nonce la guerre et nous amĂšne Ă nous poser la question suivante qu'aurions-nous fait en temps de conflit? PRODUCTION/CREATION LA MUSIQUE OPERATIQUEL'extrait du film ci-dessous est muet afin de pouvoir le sonoriser vous-mĂȘme grĂące Ă Audacity ou un autre logiciel facile d'utilisation laissez parler votre imagination et crĂ©ativitĂ© sur ce court passage d'Une nuit Ă l'opĂ©ra des frĂšres Marx 1935 ;- Une fois le fichier sonore créé, il pourra ĂȘtre envoyĂ© en piĂšce jointe sur l'adresse mail suivante musiqueaucollegedeverneuil ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE OPERATIQUEDans les extraits ci-dessous, l'opĂ©ra fait partie intĂ©grante du scĂ©nario en image et en musique bien sĂ»r, tant dans un film d'action tel que Mission impossible Rogue nation de Christophe McQuarrie 2015 avec un extrait de l'opĂ©ra Turandot de Puccini que dans deux drames tels que Le talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella 1999 avec un extrait de l'opĂ©ra EugĂšne OnĂ©guine de Tchaikovsky et Philadelphia de Jonathan Demme 1993 avec un extrait de l'opĂ©ra AndrĂ©a ChĂ©nier d'Umberto Giordano CHANT/PERCUSSIONS CORPORELLES/PRODUCTION LA MUSIQUE OPERATIQUEL'amour est un oiseau rebelle chanson de l'opĂ©ra Carmen de Georges BIZET, voici ci-dessous l'interprĂ©tation en "live" au Metropolitan Opera de New York City par Elina Garance, Ă©galement en versions karaoke d'entraĂźnement ECOUTE/PERCEPTION LA MUSIQUE OPERATIQUELucia di Lammermoore/Diva dance dans cet extrait du film Le 5Ăšme Ă©lĂ©ment de Luc Besson, l'opĂ©ra est reprĂ©sentĂ© de maniĂšre traditionnelle 1Ăšre partie puis moderne 2Ăšme partie CHANT/CLAVIER/PRODUCTIONManhattan Kabboul chanson de Renaud en duo avec Axelle Red, qui reprend le thĂšme des Ă©vĂ©nements tragiques du 11 Septembre 2001 Ă New York City, d'un point de vue partagĂ© par deux protagonistes un jeune portoricain intĂ©grĂ© dans la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine et une jeune fille afghane... Ci-dessous la version originale et la version karaoke LECON/ECOUTE/PERCEPTIONSur le principe du sampling en anglais "sample" signifie "Ă©chantillon", voici la version de la chanson Every breath you take du groupe The Police ainsi que sa version samplĂ©e par Puff Daddy/Faith Evans I'll be missing you0lzeUa.